Top Nav Breadcrumb - French0

Une ancienne élève de l’IB, étudiante à l’Université Yale, met à profit sa passion des échecs pour créer une organisation bénévole internationale

Avec le soutien du coordonnateur de l’IB et d’une bibliothécaire locale, Yuanling Yuan, qui a obtenu son diplôme de l’IB en 2012 au Victoria Park Collegiate Institute, à North York, au Canada, a transformé son projet créativité, activité, service (CAS) en une organisation bénévole internationale, Chess in the Library. Le groupe rassemble des joueurs d’échecs expérimentés et novices dans des bibliothèques publiques au Canada et aux États-Unis.

Yuanling détient le titre féminin de maître international d’échecs et est classée meilleure joueuse au Canada. Inspirée par le désir de donner en retour à la communauté qui l’a soutenue pendant sa carrière de joueuse d’échecs, elle a fondé Chess in the Library. L’organisation de Yuanling, à présent étudiante à l’Université Yale, continue à prospérer, dirigée par des élèves bénévoles de l’IB. Yuanling s’est entretenue avec nous à propos de l’inspiration à l’origine de son projet et de la façon dont le Programme du diplôme l’a aidée à acquérir les compétences dont elle avait besoin pour arriver là où elle en est aujourd’hui.

L’IB encourage l’esprit d’entreprise et vous apprend à aller de l’avant et à devenir un meneur de file. – Yuanling Yuan

Qu’est-ce qui vous a particulièrement plu dans le programme de l’IB ?

J’ai vraiment aimé faire la connaissance des élèves qui ont suivi le programme de l’IB avec moi. Ils ont fait preuve de persévérance et ont travaillé très dur. J’ai pu me faire un groupe d’amis très proches que j’ai appris à connaître sur le plan personnel. J’ai aussi particulièrement apprécié le dossier de mathématiques : la modélisation, la formulation d’hypothèses, l’analyse et la découverte de solutions qui fonctionnent.

Le jeu d’échecs est un jeu de logique qui comporte une grande part de raisonnement rationnel et quantitatif. Ce jeu est lié aux mathématiques à bien des égards. Beaucoup de joueurs d’échecs sont d’ailleurs assez intuitifs en ce qui concerne les mathématiques.

Les heures de bénévolat du programme CAS occupent également une place importante. Les autres établissements scolaires de l’Ontario exigent 40 heures de bénévolat, alors que l’IB, avec ses 150 heures, pousse vraiment les élèves à s’investir. La source d’inspiration pour Chess in the Library est venue de mon désir de donner en retour à la communauté qui m’a vraiment soutenue durant ma carrière de joueuse d’échecs. En outre, grâce à ce projet, j’accomplissais les heures requises du programme CAS, ce qui m’a permis de faire d’une pierre deux coups.

Sans le programme de l’IB, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui. Je n’aurais certainement pas créé le programme d’échecs, qui m’a permis de me distinguer avantageusement des nombreux autres candidats lorsque j’ai envoyé ma demande d’inscription à l’Université Yale. C’est grâce à ce programme que j’ai appris ce qu’est l’entrepreneuriat social et j’ai décidé d’orienter ma carrière dans ce domaine. L’IB encourage l’esprit d’entreprise et vous apprend à aller de l’avant et à devenir un meneur de file.

En quoi consiste Chess in the Library et comment ce programme fonctionne-t-il ?

Nous organisons des programmes d’échecs dans les bibliothèques publiques, un peu de la même façon dont les bibliothèques proposent des programmes de lecture ou d’arts manuels. Au départ, quand l’idée m’est venue, je me suis dit que les échecs et les bibliothèques étaient une bonne combinaison. En effet, lorsque vous jouez aux échecs, vous êtes censés être très calmes et disciplinés, ce qui fait de la bibliothèque le lieu idéal pour ce jeu.

Les bénévoles se chargent d’enseigner les règles et préparent des tournois. Tout est organisé dans la plus grande simplicité. Nous essayons d’attirer ceux qui ne joueraient pas habituellement aux échecs. Beaucoup d’élèves ont commencé à aimer les échecs grâce au programme et jouent à présent dans des compétitions. Quelques-uns ont même remporté des tournois nationaux dans leur groupe d’âge. Nous avons des programmes pour les enfants, les personnes âgées et pour presque tous les âges ; tout le monde peut participer et c’est entièrement gratuit.

L’objectif est de promouvoir les échecs et de montrer comment ce jeu peut aider les enfants à apprendre et à obtenir de meilleurs résultats scolaires. Il existe de nombreux bienfaits inhérents à ce jeu. Les échecs ont une incidence sur la réussite scolaire, car ils améliorent la concentration, la capacité d’anticiper et la discipline. C’est une occasion de s’amuser et d’apprendre quelque chose qui sera utile plus tard dans la vie. Encore aujourd’hui, je pense que les échecs constituent l’un des plus beaux cadeaux que j’ai reçus dans la vie. La participation à des tournois ou à des cours d’échecs coûte trop cher pour beaucoup de gens. C’est pourquoi l’organisation met en place des tournois, de même qu’un festival qui réunit les meilleurs joueurs et qui a lieu dans la plus grande bibliothèque de Toronto.

Comment Chess in the Library a-t-il commencé à prendre forme ? 

J’ai reçu de l’aide et des encouragements de mon coordonnateur de l’IB, M. Usprech. J’avais commencé à chercher des endroits où je pourrais accomplir mes heures de bénévolat pour le programme CAS, et j’ai décidé que, au lieu d’aller ailleurs, je pouvais tout simplement élaborer moi-même un projet. Lorsque je me suis rendue à la première bibliothèque pour en discuter, la bibliothécaire ne m’a pas prise au sérieux. J’y suis retournée tous les jours après les cours et j’ai réussi à la convaincre d’accueillir le projet.

Elle m’a finalement accordé une période d’essai de deux mois pour prouver que le programme était une excellente idée. Cela a complètement changé ma vie. Je tenais vraiment à ce que le programme soit une réussite. J’ai été forcée à aller de l’avant et à me surpasser. J’ai fait des prospectus, puis je les ai distribués à des personnes que je ne connaissais pas. Tout a commencé avec cette bibliothèque située à proximité de mon établissement, mais nous avons rapidement trouvé d’autres bénévoles, puis nous avons formé une équipe pour élargir le programme. Depuis, il s’est étendu à Toronto et à d’autres provinces canadiennes. Cela m’a demandé beaucoup de temps personnel – j’ai accompli bien plus que 150 heures – mais je n’ai jamais compté. C’était presque comme un emploi à temps plein pendant que je faisais mes études et jouais aux échecs.

J’ai cessé de diriger l’organisation il y a environ deux ans, mais le président actuel est également un élève de Victoria Park. On pourrait dire que le « siège social » du programme est établi à Victoria Park. Quand j’ai quitté mes fonctions, nous avions des programmes dans 30 bibliothèques et comptions sur plus de 100 bénévoles pour en assurer le bon fonctionnement. Depuis, d’autres bibliothèques nous ont rejoints, et le programme a commencé à se développer aux États-Unis.

Qui vous a inspirée en tant que jeune joueuse d’échecs ?

J’ai d’abord été inspirée par Judit Polgar, la meilleure joueuse au monde. Elle est incroyable ! Elle participe à des compétitions aux côtés des hommes et se classe parmi les dix meilleurs joueurs au monde. Elle a été une source d’inspiration pour moi car lorsque j’étais jeune, je jouais dans la division des garçons. Une autre source d’inspiration est le joueur Gary Kasparov, l’ancien champion du monde. J’aspire à jouer comme lui et ma technique ressemble beaucoup à la sienne, alors mon admiration lui est acquise.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à l’Université Yale ?

Yale est un monde tout à fait différent de ce que j’avais imaginé. Vous regardez autour de vous et découvrez que tout le monde a accompli des choses incroyables, mais personne n’en fait étalage. Je suis constamment étonnée par les nouvelles choses que je découvre sur mes propres amis, même si je les connais depuis un an ou plus. Je leur dis : « Je ne connaissais pas cette facette de toi ! », puis ils me répondent : « C’est que tu ne m’as jamais posé la question ! » C’est merveilleux d’être entouré de personnes motivées et travailleuses ; les étudiants constituent l’atout le plus important de toute université.

Quelles sont les nouvelles activités auxquelles vous accordez une grande importance dans votre vie ?

Je suis responsable du marketing pour le Yale Daily News, notre quotidien officiel et le quotidien universitaire le plus ancien aux États-Unis. Je m’occupe de la conception graphique, de la gestion des ventes et de tout ce qui est lié à la publicité. J’ai aussi deux emplois sur le campus : je suis assistante en technologie, j’aide les étudiants à résoudre leurs problèmes informatiques, et je suis aussi assistante d’enseignement pour un cours d’introduction à la microéconomie. Pendant mon temps libre, j’aime rencontrer d’autres Canadiens et organiser des événements par l’intermédiaire de l’association des étudiants de premier cycle du Canada, j’aime aussi lancer quelques coups de pied durant mes cours de Taekwondo, apprendre de nouveaux mouvements pendant mes cours de Zumba ou tout simplement jouer aux échecs avec d’autres étudiants. Je veux profiter au maximum de mon expérience sur le campus !

Le fait d’être étudiante à l’étranger a-t-il façonné votre vision du monde ?

Les tournois d’échecs m’ont amenée à beaucoup voyager et je suis allée aux États-Unis, en Chine et dans plusieurs pays d’Europe. Voir le monde, voir comment les cultures s’expriment et comment les habitants vivent dans différents lieux a certainement changé mon point de vue et mes opinions. J’ai appris à appréhender différents modes de pensée et je suis capable d’envisager et de comprendre un problème sous différents angles.

Vous aimeriez faire partie de Chess in the Library ? Visitez le site Web !