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Échouer (deux fois) à mes examens d’analyse infinitésimale est la meilleure chose qui me soit arrivée

Nous avons invité des diplômés du Programme du diplôme de l’IB à nous livrer une réflexion sur leur vie et sur leurs études. Découvrez-en davantage sur le réseau des anciens élèves de l’IB à l’adresse ibo.org/fr/alumni.

Par Rachon Sweiss
J’ai cru commencer en douceur ma première année d’études supérieures. J’avais choisi un cours de sciences humaines ainsi que la première partie d’un cours d’analyse infinitésimale sur deux trimestres. Une charge de travail somme toute relativement légère par rapport à tous les trimestres qui allaient suivre. Le premier cours magistral auquel j’ai assisté portait sur l’analyse infinitésimale. Il avait lieu dans une salle qui figure désormais sur ma « liste noire » lorsque je m’inscris à des cours, en raison de sa pente abrupte, mais aussi du fait que c’est là que j’ai raté mon premier examen d’analyse infinitésimale de mi-trimestre. Et le deuxième. Et le dernier. J’ai quand même réussi à ne pas être recalé en obtenant un D-, ce qui m’a permis de poursuivre l’étude de ce cours au trimestre suivant. Il est bien connu que l’histoire a tendance à se répéter et j’ai de nouveau échoué. Inutile de vous dire que j’étais déconcerté. Pourquoi échouais-je en analyse infinitésimale alors que j’excellais en sciences humaines ? À l’époque, je me suis dit que je ne devais pas être fort en mathématiques et je suis passé à autre chose, ma confiance en moi (et ma moyenne pondérée cumulative) ébranlée par ces échecs consécutifs.

Je suis passé en deuxième année et j’ai commencé à faire du tutorat pour le cours fondamental de sciences humaines. Je me suis retrouvé à échanger avec d’autres étudiants qui avaient le même problème que moi, mais à l’inverse : ils étaient nuls en sciences humaines, mais super forts en analyse infinitésimale. Curieusement, en les aidant à écrire leurs essais et en tentant de leur expliquer comment établir des liens et intégrer le cours, j’ai commencé à comprendre ce qui nous différenciait.

Un jour, j’expliquais à une étudiante qu’écrire un essai était en fait assez mécanique, dès lors qu’on avait pris le coup de main. Elle a levé la tête de sa feuille et m’a dit : « C’est comme l’analyse infinitésimale en fait ? » Mon premier instinct a été de rejeter ce parallèle entre une matière que j’adorais et une matière qui semblait me détester autant que je la détestais. Cependant, tandis qu’elle m’expliquait comment elle étudiait pour le cours d’analyse infinitésimale, je me suis rendu compte que je n’appréhendais pas la matière de la bonne façon. J’étudiais l’analyse infinitésimale de la même manière que mon cours de sciences humaines, en dépit du fait que je m’étais énormément entraîné pour comprendre les sciences humaines, et bien moins pour comprendre l’analyse infinitésimale. Pour dire les choses simplement, je n’avais pas compris que l’analyse infinitésimale, au même titre que la lecture critique et d’autres compétences similaires, n’était pas une matière à apprendre, mais plutôt une compétence à mettre en pratique.

Les examens d’analyse infinitésimale n’ont pas été mon premier ni mon dernier échec, et même si j’ai compris un peu trop tard la raison de mon manque de réussite, cette expérience m’a permis d’adopter un état d’esprit totalement différent ainsi qu’une tout autre approche à l’égard de l’apprentissage. Il est important de ne pas aborder chaque cours de la même manière et d’être prêts à ajuster nos habitudes de travail et la façon dont nous appréhendons les ressources en fonction de nos attentes. Étudier, c’est comme danser sur une chanson qui change de rythme en permanence : il faut parfois suivre un rythme différent, mais il suffit d’un peu de discipline, de passion et d’entraînement pour transformer un désastre en valse élégante.

L’échec vous poursuivra de bien des façons, que ce soit sur le plan social, scolaire ou personnel, mais il ne faut pas le craindre. L’échec est inutile s’il n’est pas associé à une réflexion. Cependant, si vous prenez l’habitude de réfléchir sur vos échecs, vous cesserez de les considérer comme des désastres et les envisagerez davantage comme une occasion d’apprentissage et un point d’inflexion pour votre épanouissement personnel. La seule façon de savoir ce qui fonctionne, c’est d’échouer en employant une méthode qui ne fonctionne pas.

Rachon Sweiss a reçu le diplôme de l’IB de la Granada Hills Charter High School en 2015. Il prépare actuellement un diplôme universitaire de premier cycle en biologie et en psychologie à l’Université de Californie, à Irvine.

Lorsqu’il n’est pas en cours ou à la chasse aux théories du complot, vous trouverez certainement le jeune homme au cinéma, dans une libraire ou dehors, en train de profiter du climat de la Californie du Sud.

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