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Faire équipe pour autonomiser les jeunes : un entretien avec Ena Peeva

School globe

Nous avons demandé à quatre anciens élèves ce qui les a incités à consacrer leur carrière à une entreprise sociale. Ena Peeva est diplômée du Programme du diplôme de la Josip Broz Tito High School, en Macédoine.

EDUACTIVE Società Cooperativa (EDUACTIVE) vise à renforcer l’autonomie des jeunes professionnels sur le marché du travail après l’obtention de leur diplôme. L’organisation procure aux élèves l’accès à une éducation de qualité et à des expériences d’apprentissage internationales afin de promouvoir une culture de l’apprentissage chez ces élèves. Ena Peeva a cofondé EDUACTIVE après avoir obtenu un diplôme de deuxième cycle en entrepreneuriat pour cadres de la Bologna Business School, en Italie. Elle a répondu à nos questions.

Qu’est-ce qui vous a incitée à vous lancer dans cette aventure entrepreneuriale ?  

Lorsque l’on m’a demandé pourquoi j’ai cofondé EDUACTIVE et de parler de son histoire, j’ai d’abord éprouvé des difficultés à identifier d’où me venait toute cette passion pour l’autonomisation des jeunes. Je crois que tout est parti de mon installation en Italie pour suivre mes études universitaires après le Programme du diplôme. En comparaison avec mon expérience de l’IB, j’ai constaté qu’il y avait très peu d’occasions à l’université d’améliorer les compétences générales que les employeurs recherchent. Ce fut un choc culturel énorme de découvrir que le système éducatif n’est pas axé sur le marché du travail, ce qui s’est avéré pire que de découvrir que les magasins en Italie ferment pendant trois heures durant le repas de midi !

Ena Peeva square

Ena Peeva est diplômée de la Josip Broz Tito High School, en Macédoine.

« Je n’ai pas pu m’empêcher de me demander : qu’en est-il de tous ces élèves qui n’ont pas les moyens (à la fois en raison de leur éducation et de leur situation financière) de suivre les programmes de l’IB ? »

En octobre 2014, j’ai eu l’occasion d’assister à la conférence mondiale de l’IB et à l’assemblée générale de l’Assemblée mondiale de la jeunesse, où j’ai discuté avec de nombreux enseignants, membres de la direction et coordonnateurs de l’IB. Lorsque j’ai posé des questions sur l’éducation en Italie, un grand nombre d’entre eux étaient d’accord sur le fait qu’elle n’était pas en mesure de procurer aux élèves suffisamment de compétences pour accéder au marché du travail.

J’ai également rencontré lors de ces événements des jeunes qui aspiraient à fréquenter des universités prestigieuses à l’étranger pour s’assurer un meilleur avenir. Inutile de dire que tous ces élèves exceptionnels possédaient les compétences et les aptitudes qui leur auraient garanti un emploi dès l’obtention de leur diplôme s’ils avaient vécu dans un pays plus riche. De plus, leur détermination et leur volonté sans faille étaient méritoires et inspirantes.

Je n’ai pas pu m’empêcher de me demander : qu’en est-il de tous ces élèves qui n’ont pas les moyens (à la fois en raison de leur éducation et de leur situation financière) de suivre les programmes de l’IB ?

En 2015, le gouvernement italien a instauré l’orientation professionnelle obligatoire dans les établissements de deuxième cycle du secondaire. Je savais que c’était l’occasion pour moi d’essayer de créer une entreprise qui pourrait contribuer à améliorer la structure et la qualité de l’éducation, tout en dotant les élèves des compétences générales qui leur permettraient de rayonner sur le marché du travail. J’ai eu la chance de trouver des cofondateurs qui partageaient mes convictions et ma passion et qui voulaient sortir des sentiers battus pour lancer EDUACTIVE.

Quelle est la leçon la plus importante que vous avez apprise en affaires au cours des trois dernières années ?

Au cours des dernières années, j’ai appris de première main que l’équipe est la véritable richesse d’une entreprise. Vous pouvez avoir les meilleures idées, mais sans une équipe solidaire capable de vous aider à traduire votre mission en réalité, les choses ne marcheront jamais. Votre équipe doit croire en l’entreprise et en l’aventure.

L’entrepreneuriat est un emploi à temps plein, qui va au-delà des heures de travail et qui devient indirectement partie intégrante de votre vie privée. Avec une équipe, il est plus facile de se motiver les uns les autres et de viser la perfection, que ce soit dans le travail ou dans la vie en général. C’est pourquoi, tôt ou tard, votre équipe devient aussi votre famille.

Lorsque vous pensez que tous vos navires sont en train de couler et que la situation ne pourra pas s’améliorer – disons qu’un client important vient d’annuler un contrat ou que tous les intervenants pensent que vous êtes trop jeune pour vous faire confiance – votre équipe est ce qui vous aide à franchir les obstacles et vous permet de réussir.

En tant qu’êtres humains, nous avons besoin de vivre en communauté et de partager nos expériences. Si j’avais été seule dans les moments les plus difficiles et les plus risqués, EDUACTIVE aurait été l’histoire d’un échec. Au lieu de cela, je peux partager l’histoire d’une jeune entreprise dynamique, qui enseigne à plus de 1 000 élèves dans le monde et leur donne des moyens d’agir.

« J’admire ceux qui ont le courage de dire que tout n’est pas parfait. »

Qui admirez-vous ou respectez-vous parmi les entrepreneurs prospères ?

J’admire tous les entrepreneurs qui sont capables d’admettre leurs fautes et d’aider les autres à apprendre de leurs erreurs après avoir bâti une entreprise florissante, et je crois fermement en la modestie, la sincérité et le travail acharné. Cela peut sembler être un cliché, mais cela ajoute une dimension humaine sincère (et, franchement, intéressante) à leur travail, parce que les entrepreneurs essaient toujours de paraître prospères, en prétendant que tout consiste à prendre l’avion, à savourer de bons repas et à séjourner dans de grands hôtels, alors que ce n’est pas le cas.

J’admire ceux qui ont le courage de dire que tout n’est pas parfait. Ces entrepreneurs sont prêts à faire part de leurs luttes quotidiennes pour atteindre la réussite et peuvent dire qu’ils ont, avec leur équipe, déployé tous les efforts nécessaires pour que leur entreprise soit couronnée de succès.

Je crois que les expériences se vivent avec les gens, et que la réussite se mesure également par l’impact que l’on produit sur la communauté, et non par le montant de son bénéfice annuel. J’aime partager des idées et apprendre des entrepreneurs qui sont prêts à prendre du recul pour reconsidérer la situation tout en faisant preuve de la détermination nécessaire pour continuer à travailler d’arrache-pied et à viser l’excellence.

Ena Peeva est la cofondatrice et la responsable du développement commercial d’Eduactive Società Cooperativa (Eduactive).

Pour en savoir plus sur les diplômés du Programme du diplôme, lisez les témoignages sur les programmes de l’IB. Envoyez-nous votre témoignage sur l’IB à l’adresse alumni.relations@ibo.org.

Autres témoignages de cette série sur l’entrepreneuriat social:

Cristina Balbás a lancé Escuelab pour contrer la diminution du nombre d’élèves espagnols qui poursuivent des études dans le domaine des STIM et le manque de places dans les programmes extrascolaires.

Urs Riggenbach a rejoint GoSol.solar où il travaille en vue d’apporter l’énergie solaire thermique aux entrepreneurs dans les marchés en développement, par l’intermédiaire des infrastructures et de la formation.

Krista Kaufmann a rejoint une jeune entreprise internationale, Impact Hub, pour aider les entrepreneurs à accéder à des ressources de formation utiles, à des espaces de travail et à des réseaux de renforcement communautaire