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Des écoles du monde de l’IB mettent l’Égypte au « vert » et repeignent San Diego en « brun »

Deux établissements scolaires expliquent au magazine IB World leurs démarches pour protéger l’environnement et la planète.

 San Diego, États-Unis

Les élèves de la Pacific Beach Middle School à San Diego se sont inspirés de la Journée mondiale du service des jeunes pour créer plusieurs projets environnementaux.

sonjas muralChloe Pardo, une élève du PEI, a lancé une page Web et des pages sur les médias sociaux pour encourager les résidents à laisser jaunir leur pelouse afin d’économiser l’eau pendant les sécheresses historiques de la Californie.

« Mon père a coupé l’eau dans le jardin à cause de la sécheresse extrême. Maintenant, notre pelouse est complètement brune. En cessant d’arroser le jardin, nous économisons de l’eau et de l’argent. Je voulais partager cette mesure avec d’autres personnes. »

La mission de Chloe a été bien accueillie. « La plupart se sont laissé convaincre de ne plus arroser leur pelouse, et tous m’ont assurée qu’ils essaieraient d’économiser l’eau de toutes les manières possibles. J’ai l’intention de poursuivre mon travail. »

Ellie Legg et Krista Peterson, des élèves du PEI, ont créé une page Web intitulée « Service Learning Opportunities » (occasions d’apprentissage par le service). Sur cette page, les élèves peuvent trouver des occasions d’apprentissage par le service et des organisations dans la communauté qui correspondent à leurs centres d’intérêt.

Chloe PardoJennifer Sims, coordonnatrice du PEI, déclare : « Ellie et Krista cherchaient un projet sur lequel travailler cet été. Je leur ai montré un ancien guide répertoriant les occasions de service pour les jeunes à San Diego, lequel avait cessé d’être financé et imprimé. C’était une excellente ressource qui pouvait encore être très utile. Les filles ont décidé de créer un guide numérique mis à jour. C’est ainsi qu’est né leur projet sur deux ans. La page Web leur a demandé tellement de travail qu’elles ont dû recruter une troisième personne, Devin Pelletier, pour les aider. »

« Le projet a été couronné de succès », a déclaré Ellie. « Je réfléchis continuellement à ma mission. Je m’efforce à présent d’améliorer le site Web en créant une page d’inscription. Cette page permettrait aux élèves de s’inscrire à des événements directement à partir du site. La fonctionnalité de notre site s’en trouvera améliorée, car elle permettra une plus grande interaction pour les élèves. »

Parallèlement, les fresques de Ciara Gray et de Sonja Cayetano, baptisées « PB Pathways », bordent actuellement les rues de Pacific Beach afin de sensibiliser le public à la sécurité routière. L’idée leur est venue lorsque les élèves de la Pacific Beach Middle School et de la Mission Bay High School ont demandé des itinéraires plus sûrs pour se rendre à l’école.

Sims nous explique : « La communauté cherchait des moyens de rendre la région plus écologique et durable. Les élèves ont été invités à s’exprimer dans le cadre d’un processus de consultation. Durant une réunion EcoDistrict, au cours de laquelle des volontaires de tous les États-Unis se sont réunis dans la région de Pacific Beach et de Mission Bay pour discuter des plans de la communauté à long terme, nous avons présenté les conclusions de l’enquête réalisée auprès des élèves. Elles démontraient que les jeunes souhaitaient des itinéraires plus sûrs pour se rendre en classe. »

À la suite de cette réunion, le maire intérimaire de San Diego a proposé de financer un projet visant à mettre en œuvre ces suggestions. En réponse, l’organisation Beautiful PB, une organisation caritative publique à but non lucratif créée par un groupe de résidents de Pacific Bay, ainsi que des représentants des établissements scolaires ont décidé d’organiser un concours. Les élèves devaient concevoir une fresque pour encourager les conducteurs à ralentir et à faire attention aux nouveaux passages pour piétons installés à proximité de l’établissement de premier cycle secondaire.

Les fresques gagnantes ont été conçues et installées par Ciara et Sonja. Toutes deux ont travaillé avec Lorie Friet, la mère d’un élève du PEI, pour apporter des modifications à leur œuvre initiale afin qu’elle puisse former une fresque pour la PB Pathways. Sonja nous a confié : « Les Converse rouges, la planche à roulettes et le vélo représentent des moyens de transports respectueux de l’environnement. Le cornet de crème glacée se rapporte à Mr Frosties, un marchand de crème glacée local situé très près de la fresque. »

Et d’ajouter : « Le globe, au centre de la fresque, représente le concept de l’environnement et sa signification. C’est l’un des thèmes les plus importants de la fresque. Le symbole de la terre communique également ce message d’un point de vue plus large et plus global. Il signifie que non seulement nous devons préserver la santé de la communauté de Pacific Bay et son environnement, mais que nous devons faire passer le message à tous les pays et à toutes les régions du monde. »

La fresque remporte un franc succès auprès du voisinage, des enseignants et des autres élèves. « L’influence extraordinaire de la fresque, sa contribution esthétique et le fort sentiment d’appartenance à la communauté qui s’en dégage ont eu un effet positif sur la vie des membres de ma communauté et ont permis de les sensibiliser sur les besoins de nos quartiers », a conclu Sonja.

Le Caire, Égypte

En Égypte, plus de 26 millions de tonnes d’ordures sont générées chaque année, mais seulement 20 % sont ramassées et recyclées. Le reste demeure empilé dans les rues.

Même si des Zabaleen (des « préposés aux ordures ») se chargent informellement du ramassage des déchets, pour Wasil Rezk, un élève du Programme du diplôme de l’IB à l’International College Spain, d’autres actions devaient être mises en place.

« Je suis né au Caire et je m’y rends chaque été. J’y trouve des ordures partout », nous a expliqué le jeune homme. « Depuis de nombreuses années, je désirais contribuer à changer ce problème, sans arriver à me décider. Même si j’avais participé au service à la communauté dans plus de 10 pays, j’avais le sentiment que l’Égypte allait constituer une expérience complètement différente. »

Cependant, les révolutions égyptiennes de 2011 et de 2013, marquées par des soulèvements contre le gouvernement, ont encouragé Wasil Rezk à créer la campagne Clean & Green Egypt. Cette initiative, qui s’est ensuite transformée en projet de créativité, activité, service (CAS), vise à éliminer le problème de l’excès d’ordures dans le pays en transformant les mentalités et en éduquant la population sur le traitement des déchets, tant en ce qui concerne leur mise au rebut que leur potentiel de recyclage.

EgyptPour Wasil, ces soulèvements ont constitué le signe d’un changement. « De nombreux habitants étaient très enthousiastes et motivés par l’idée de progrès. C’était le moment idéal pour commencer la campagne », nous a-t-il confié.

Pour préparer cette campagne, Wasil Rezk a examiné les campagnes organisées précédemment. Il en a conclu qu’elles n’avaient donné aucun résultat, car elles encourageaient uniquement les gens à nettoyer sans pour autant changer les mentalités. Wasil a décidé de cibler principalement les jeunes, puisqu’ils auraient une plus grande influence sur la génération suivante.

« Notre objectif n’était pas seulement de nettoyer, mais d’inciter tout le monde à nettoyer, au moins devant leur maison », a-t-il déclaré. « Cependant, et plus important encore, notre objectif à long terme était d’établir un système durable de mise au rebut des déchets, impliquant le recyclage. »

Wasil s’est rendu en Égypte avec deux amis où il a organisé plusieurs activités de collecte de fonds pour acheter du matériel de nettoyage. Il a également rencontré le consul général d’Égypte à Madrid pour s’entretenir des problèmes de sécurité et s’enquérir des procédures officielles ou des permissions nécessaires au nettoyage des espaces publics.

Au début, les résidents ont été déstabilisés quand l’équipe a commencé à nettoyer le quartier El Omraniya à Giseh. Wasil raconte : « La couleur jaune vif de nos salopettes contrastait beaucoup avec la jungle de béton de Giseh. Les résidents étaient surpris que des gens puissent nettoyer les rues volontairement. Mais quand nous leur avons expliqué que nous faisions ce nettoyage pour la communauté et pas pour l’argent, ils ont eu envie de nous aider. »

« À la fin de la première journée, l’équipe a ramassé une énorme quantité d’ordures, puis a aidé les éboueurs à les charger dans leur camion. Le jour suivant, le nombre de ramasseurs avait doublé. », se souvient Wasil.

Avec l’argent restant de la collecte de fonds, l’équipe a acheté quatre conteneurs à ordures pour les maisons du quartier ainsi que des poubelles de voiture pour éviter que les ordures ne soient jetées sur la voie publique. Pour parfaire l’aspect « vert » de sa campagne, l’équipe a planté plusieurs plantes dans le quartier.

« En une journée, nous avons pu encourager de nombreux résidents à nous aider à nettoyer et à témoigner de la reconnaissance envers les éboueurs », a déclaré le jeune homme.

Mais leur travail ne s’est pas arrêté là. À « Ordures Ville », où se retrouvent les ordures du Caire, l’équipe a lancé une initiative, en partenariat avec la compagnie énergétique Solar Cities, pour implanter des unités de production de biogaz générée par des déchets organiques.

« Désormais, les éboueurs peuvent utiliser les déchets organiques pour mettre en service un système de chauffage. À long terme, notre objectif est d’implanter des unités de production de biogaz pour un village entier. Nous avons déjà commencé à planifier cette initiative. »

Les membres du projet poursuivent leurs efforts de collecte de fonds, et de nombreuses écoles du monde de l’IB proposent le projet Clean & Green Egypt dans le cadre du programme CAS.

« Je prévois de poursuivre ce projet après le Programme du diplôme », nous a confié Wasil Rezk. « Quand je serai à l’université, je bénéficierai d’un réseau encore plus important et d’un nombre plus élevé de ressources pour poursuivre la campagne. Je vais créer une fondation enregistrée afin d’accroître sa reconnaissance. Il sera ensuite plus facile de mettre en place des projets à plus grande échelle. »

Sur quels problèmes environnementaux votre établissement scolaire s’est-il penché ? Racontez-nous votre expérience par courriel à l’adresse editor@ibo.org