Top Nav Breadcrumb - French0

Créer une nouvelle tradition

Fondé en 1950, l’établissement de deuxième cycle secondaire affilié à l’université Renmin a commencé à proposer le Programme du diplôme en 2012. Les effectifs ont déjà atteint un niveau tel que le principal obstacle à la poursuite de son expansion est le manque d’espace.

DP-creating a new tradition info-frLes établissements chinois ont généralement une approche traditionnelle de l’éducation. Le Programme du diplôme accorde la priorité non seulement au développement intellectuel des élèves, mais aussi à leur bien-être social, affectif et physique. Comment un établissement public chinois peut-il attirer des élèves vers un programme éducatif fondamentalement différent ?

Tous les élèves du Programme du diplôme de l’établissement d’enseignement secondaire affilié à l’université Renmin, établissement public de Pékin, sont chinois. L’enseignement qu’ils ont reçu avant le deuxième cycle secondaire était très traditionnel, explique le coordonnateur du Programme du diplôme, Randall Crismond. Les parents n’ont jamais connu le travail en autonomie demandé dans le cadre du Programme du diplôme et demandent donc en quoi cela est utile. Ils acceptent ce nouveau système qui prépare leurs enfants à l’entrée dans des universités étrangères, ajoute M. Crismond, mais ont besoin que cette approche inédite leur soit expliquée. Pour eux, l’éducation est importante.

M. Crismond estime que les élèves sont attirés par deux éléments principaux du Programme du diplôme. Le premier est le caractère exigeant du programme. « De nombreux élèves l’apprécient, souligne-t-il. Ils estiment que travailler pour obtenir un diplôme les prépare aux études universitaires (d’ailleurs, les élèves de notre première promotion sont récemment venus en parler aux élèves qui s’apprêtent à commencer le Programme du diplôme). Le deuxième aspect concerne les arts. Les élèves ayant un penchant pour ce domaine préfèrent l’IB, car les cours que nous proposons pour la musique et les arts visuels leur semblent plus souples (et plus amusants) que les autres. »

Les inscriptions au Programme du diplôme ont principalement progressé (de 30 élèves en 2012 à 98 aujourd’hui) grâce au bouche-à-oreille entre élèves. « Nous avons d’abord ressenti une hésitation lorsque le programme a été mis en œuvre, continue M. Crismond, mais le succès rencontré par les cours proposés et l’admission des deux premières promotions d’élèves dans de bonnes universités ont renforcé la réputation du Programme du diplôme. »

Le bouche-à-oreille a également fonctionné entre parents. « De nombreuses écoles internationales de premier plan de Pékin enseignent désormais le Programme du diplôme, au sujet duquel les parents discutent en ligne, commente M. Crismond. Le Programme du diplôme est en train d’acquérir une très bonne réputation en Chine et la plupart des écoles internationales sont en train de l’adopter. Les élèves chinois qui souhaitent étudier à l’étranger le savent, tout comme leurs parents, et veulent suivre la tendance. »

« Le Programme du diplôme est en train d’acquérir une très bonne réputation en Chine et la plupart des écoles internationales sont en train de l’adopter. »–Randall Crismond, coordonnateur du programme du diplôme de l’établissement de deuxième cycle secondaire affilié à l’université Renmin

Il a fallu résoudre rapidement les contraintes d’espace et répondre à la légère hésitation des enseignants. Il n’a pas été facile de trouver des salles pour les travaux pratiques de physique, de chimie et de biologie des élèves du Programme du diplôme. Par ailleurs, les enseignants s’inquiétaient des nombreuses heures de travail supplémentaires que supposerait, selon eux, le Programme du diplôme. M. Crismond précise que le mérite revient à des enseignants « courageux et innovants » qui se sont engagés dans le programme et se sont attachés à en expliquer le fonctionnement.

RDFZ art roomMême les enseignants qui ne dispensent aucun cours du Programme du diplôme ont contribué à l’essor des effectifs. À l’instar de nombreux autres établissements chinois, l’établissement de deuxième cycle secondaire affilié à l’université Renmin se réfère au système chinois traditionnel, avec un enseignant référent. « Les enseignants référents ont une vision globale de leurs élèves, explique M. Crismond, car ils sont en contact avec eux, avec leurs parents et avec leurs autres enseignants. Ils expliquent très bien les différentes exigences du Programme du diplôme aux parents, souligne-t-il. Ils sont également les mieux placés pour savoir où se trouve chaque élève du Programme du diplôme dans son parcours. Si un élève prend du retard dans un cours ou dans le programme CAS, ils peuvent l’aider à reprendre pied. »

L’expansion du programme est également attribuable à un cours que M. Crismond appelle « un avant-goût de l’IB » et qui est proposé en 10e année. Les élèves réfléchissent sur des dilemmes éthiques et apprennent à reconnaître les faux raisonnements du quotidien. Ils écrivent également un rapport de recherche sur un thème de leur choix. « Il ne s’agit ni de la théorie de la connaissance, ni du mémoire, mais cela s’en rapproche », précise-t-il.

La classe se réunit une fois par mois sous la conduite de M. Crismond (qui enseigne aussi l’anglais) et de trois autres enseignants. Les élèves qui apprécient ce cours et s’y épanouissent sont encouragés à choisir le Programme du diplôme.

RDFZ sports fieldL’établissement offre un aperçu du Programme du diplôme et organise des réunions d’information sur le programme pour les parents et les élèves. L’établissement étant relativement sélectif et les élèves qui le rejoignent ayant déjà un niveau scolaire élevé, M. Crismond insiste, dans ses présentations, sur le rôle de l’autogestion pour réussir dans le Programme du diplôme et au-delà. Les élèves doivent être en mesure de travailler seuls et de respecter les échéances. Il fait souvent référence à la fable du lièvre et de la tortue. « Il faut que les élèves travaillent lentement, mais sûrement », dit-il aux parents.

Les enseignants référents « font un travail formidable auprès de ces élèves avec les questions individuelles. Notre ancien coordonnateur du Programme du diplôme veillait à ce qu’ils [les enseignants référents] reçoivent une formation adéquate sur la philosophie et les exigences du Programme du diplôme. »

L’année prochaine, M. Crismond espère compter près de 120 élèves dans le Programme du diplôme, soit presque quatre fois les effectifs de 2012. Selon lui, les élèves et les parents veulent une éducation qui ne se contente pas de les préparer aux examens, « ce qui est un immense progrès dans un pays qui accorde tant de place aux examens ».

« J’entends souvent les élèves et leurs parents évoquer le fait que le Programme du diplôme contribue à développer les compétences des élèves et pas seulement à les faire entrer dans de bonnes universités, explique-t-il. Ils deviendront ainsi des jeunes hommes et des jeunes femmes indépendants qui réussiront à l’université et dans la vie. »

Télécharger et partager une version PDF de ce contenu

,