Top Nav Breadcrumb - French0

La génération de troisième culture

Par Lachezar Arabadzhiev

Lors de ma première année du Programme du diplôme de l’IB, mon enseignant d’anglais nous a fait étudier en classe un article sur le multiculturalisme. Nous devions trouver des syntaxes et des procédés stylistiques spécifiques que l’auteure avait utilisés pour transmettre son message (un exercice classique en anglais NS). Cependant, ce qui a attiré mon attention et m’a ensuite poussé à faire de plus amples recherches, c’est l’histoire de l’auteure.

À la fois Coréenne et Américaine, sa vie durant, elle a eu du mal à définir son identité culturelle, après une enfance passée à déménager dans le monde entier avec sa famille. Elle n’arrivait pas à s’identifier à une seule culture, mais plutôt à des aspects de la culture de chaque lieu qu’elle avait visité. À la fin de l’article, elle se décrivait comme une « enfant de troisième culture ». J’étais intrigué. Qu’est-ce que c’était, un enfant de troisième culture ?

Cette expression a été utilisée pour la première fois dans les années 1950 par la sociologue américaine Ruth Hill Useem, mais c’est le psychologue David C. Pollock qui, en 1999, l’a décrite plus précisément :

« Un enfant de troisième culture est une personne qui a passé une grande partie de ses années de développement en dehors de la culture de ses parents. L’enfant de troisième culture établit fréquemment des liens avec toutes les cultures, sans s’en approprier aucune complètement. Si l’enfant de troisième culture peut assimiler des éléments de chaque culture à son vécu, le sentiment d’appartenance s’inscrit dans les relations qu’il entretient, avec des personnes ayant une expérience similaire. »

J’ai passé mon adolescence dans un environnement international, entouré de personnes multiculturelles et bilingues, donc cette situation me semblait tout à fait normale. J’ai des amis qui ont passé toute leur enfance à déménager, ne restant jamais plus de deux ans de suite dans le même pays. Lorsque j’ai lu cette définition, je me suis dit que le concept d’enfant de troisième culture était peut-être réservé aux enfants qui avaient des parents expatriés ou voyageurs. Au fil des années, j’ai découvert que les enfants de troisième culture deviennent davantage un phénomène mondial, par opposition à cette description plus étroite ciblant un groupe spécifique de personnes.

J’ai toujours aimé envisager les problèmes ou les situations de la vie courante avec des perspectives multiples.

Aujourd’hui avec la technologie, nous sommes tous en contact avec une quantité abondante d’informations qui nous expose à la diversité culturelle, à des styles de vie différents et à des traditions uniques. Il nous suffit de cliquer ou de faire défiler les pages. J’ai presque l’impression que nous sommes tous en mesure d’être des enfants de troisième génération, selon la façon dont nous utilisons nos connaissances.

Personnellement, j’ai toujours aimé envisager les problèmes ou les situations de la vie courante avec des perspectives multiples ; je n’ai jamais été attiré par les options les plus évidentes, même face à une situation simple (ce qui a tour à tour été une bénédiction et une malédiction). Par exemple, récemment, lors d’un voyage à Hawaï, en conduisant dans les îles, j’ai remarqué que le mot « XING » revenait tout le temps sur les routes. Comme j’ai passé mon adolescence en Chine, j’ai immédiatement supposé que « XING » était l’équivalent du caractère chinois 姓 (xìng), lequel signifie « nom de famille ». Mais pourquoi afficher cela sur la quasi-totalité des routes ?

En fait, « XING » servait à avertir les conducteurs de la présence d’une intersection, la lettre « X » ayant la forme d’un croisement. La plupart des gens n’auraient probablement pas fait le même rapprochement que moi et auraient compris en un quart de seconde la signification de « XING ». Mais je l’ai vu d’une manière complètement différente.

Votre manière différente de penser pourrait être la solution à un problème réel.

Cette situation peut sembler simple et plutôt déroutante, mais imaginez l’avantage d’avoir des perspectives différentes lorsque vous travaillez sur une nouvelle idée ou un nouveau projet, ou que vous démarrez une entreprise ou souhaitez aider la communauté. Votre manière différente de penser pourrait être la solution à un problème réel, surtout dans le monde d’aujourd’hui, dominé par le numérique. Il est facile de ne prêter attention à rien, parce que nous avons accès à tout. Par conséquent, il est déterminant d’accorder de l’importance aux connaissances et de ne pas les considérer comme acquises.

J’espère que mes expériences vous ont donné suffisamment d’inspiration pour poursuivre votre quête de connaissances et apprendre de nouvelles choses passionnantes. Les deux autres articles de ma série se trouvent ici et ici ; je vous invite chaleureusement à les lire si vous avez le temps.


Lachezar Arabadzhiev a obtenu le diplôme de l’IB de la British International School Shanghai en 2013 et a obtenu un diplôme universitaire de premier cycle en commerce international de l’Université de Toronto Scarborough.

Son but ultime est de créer une technologie qui aura une incidence positive sur la vie des autres. Il a travaillé pour le géant de la technologie, Microsoft, aux États-Unis et au Canada et a cofondé deux jeunes entreprises,  Kaign, une application pour stocker de la musique, et Volykos, un fournisseur de solutions de rechargement sans fil.