Chaque année, nous invitons d’anciens élèves de l’IB à partager leurs expériences, leurs centres d’intérêt et leurs conseils avec notre communauté mondiale dans le cadre de notre série qui donne la parole aux diplômés. Nous souhaitons la bienvenue à Viola Wiegand, une ancienne élève du Programme du diplôme, qui nous fait part de son expérience sur les débouchés professionnels en linguistique. Viola Wiegand a obtenu le diplôme de l’IB au Felix-Klein-Gymnasium, à Göttingen, en Allemagne.
La langue est un aspect important de notre vie et de la société dans laquelle nous vivons. La matière théorique qui étudie les principes de la langue est la linguistique. C’est une discipline à la fois relativement jeune et peu connue. Vous pouvez donc imaginer que de nombreux linguistes, dont je faisais partie, étaient assez intrigués par le fait qu’une linguiste ait un rôle de premier plan dans le film Premier contact, sorti en 2016. Dans ce film de science-fiction, des extraterrestres arrivent sur Terre, mais ils ne comprennent pas le langage humain. Les dirigeants nationaux et les chefs militaires ne savent donc pas s’ils sont venus en paix ou s’ils cherchent la confrontation, et ils décident de recruter une linguiste et un physicien pour les aider à déchiffrer les raisons de l’arrivée des extraterrestres et leurs intentions. La linguiste Louise Banks observe les extraterrestres et, grâce à son expérience de terrain en linguistique pour documenter la grammaire de langues rares menacées, finit par réussir à communiquer avec eux. (Le magazine Babel–The Language Magazine a publié un entretien fascinant avec Jessica Coon, l’une des linguistes qui a travaillé comme consultante pour le film, accessible gratuitement depuis peu ! [en anglais uniquement])
La linguistique dans la réalité
« La langue est un aspect important de notre vie et de la société dans laquelle nous vivons. »
Certes, dans la réalité, la linguistique n’est pas aussi spectaculaire que la discipline représentée dans le film (avec les extraterrestres et tout), mais elle reste à l’origine de précieuses contributions. C’est aussi un domaine très varié, car la langue joue un rôle important dans de nombreux aspects de la société. Ainsi, dans le film, Louise Banks nous montre que la recherche en linguistique a le pouvoir de « crypter » les structures de langues peu connues. De même, les linguistes judiciaires analysent des déclarations, des textos et d’autres éléments de preuve linguistiques dans le cadre d’enquêtes criminelles. La langue parlée dans les médias est un autre aspect important de la recherche linguistique. Quel est le langage employé par les médias pour parler d’importantes questions sociales et de groupes de personnes particuliers ? Comment évolue-t-il avec le temps ? Est-il possible de reconnaître les « fausses nouvelles » sur les plateformes de médias sociaux ? Voilà quelques exemples des questions auxquelles tentent de répondre les linguistes.
Cependant, l’éducation est peut-être le domaine dans lequel la pertinence de la recherche linguistique est particulièrement manifeste. De nombreux linguistes étudient les étapes de l’apprentissage de la langue : que ce soit chez les enfants en bas âge qui apprennent leur langue maternelle (avec des méthodes novatrices, comme cela a été documenté dans cette vidéo fascinante de l’Université Johns Hopkins, qui commence toutefois à dater un peu aujourd’hui) ou bien sûr, chez les enfants plus âgés et les adultes qui apprennent des langues supplémentaires. Ils acquièrent ainsi une compréhension des processus d’apprentissage qui leur permet de contribuer à l’amélioration des méthodes d’enseignement.
L’intégration de la linguistique et des études littéraires
Les aspects linguistiques ne sont pas seulement utiles pour apprendre la grammaire et le vocabulaire d’une langue étrangère. Si vous suivez un cours de langue et de littérature, vous avez certainement été amené à utiliser des cadres linguistiques pour analyser des textes non romanesques et de fiction. Selon l’université, il est possible que les études littéraires soient complètement séparées du département de linguistique. Je n’ai malheureusement pas le temps d’expliquer en détail en quoi les études littéraires constituent une discipline à part entière dans ce billet, mais si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire le nouvel ouvrage de Robert Eaglestone, intitulé Literature: Why it Matters. (L’ouvrage linguistique de Geoffrey Pullum, publié dans la même collection Why it matters, pourrait aussi vous intéresser !) À l’instar de la linguistique, les études littéraires n’ont pas seulement une portée éducative.
Cependant, de plus en plus de travaux de recherche associent les études linguistiques et littéraires. Souvent, ces travaux débouchent sur la production de ressources pédagogiques (l’ouvrage The Language of Literature–An Introduction to Stylistics, destiné aux élèves qui s’apprêtent à intégrer l’université, en est un exemple formidable). Le projet de recherche sur lequel je travaille actuellement pour l’Université de Birmingham, au Royaume-Uni, adopte aussi une approche intégrée à l’égard de la langue et de la littérature : nous avons développé une application Web, baptisée « CliC », qui permet d’étudier la langue utilisée dans plus de 140 livres. CliC fonctionne un peu comme un moteur de recherche : vous pouvez effectuer une recherche sur des mots et des expressions afin de voir les schémas qui reviennent souvent dans des textes individuels ou dans plusieurs romans à la fois. N’hésitez pas à l’essayer à l’adresse https://clic.bham.ac.uk/. (Notre livre d’activités, en anglais, vous aidera à comprendre son fonctionnement !) Enfin, si vous vivez au Royaume-Uni, je vous invite à participer au concours de lecture numérique que notre équipe organise pour les élèves du secondaire, et donc du PEI et du Programme du diplôme de l’IB ! Vous devrez trouver un petit sujet de recherche et le présenter sous la forme d’instructions détaillées dans le cadre de votre « Activité de lecture interactive ». La date limite pour participer est fixée au 7 juin 2019. Pour en savoir plus, visionnez la vidéo sur le concours (en anglais uniquement).
D’élève de l’IB à linguiste
« Si une matière en lien avec la langue vous plaît vraiment dans le deuxième cycle du secondaire, ne renoncez pas à l’étudier à l’université pour la simple raison que les débouchés professionnels ne sont pas aussi évidents. »
Vers la fin du secondaire, lorsque je réfléchissais aux matières que j’allais étudier à l’université, je pensais que les gens qui étudiaient l’anglais à l’université n’avaient pas d’autres choix que de se lancer dans l’enseignement. Si vous envisagez de devenir enseignant, c’est formidable – vous êtes bien placé(e) pour savoir qu’un bon enseignant peut avoir une incidence extraordinaire sur la vie des jeunes. Cependant, j’espère que vous voyez maintenant que ce n’est pas la seule option. Bien évidemment, je ne dis pas que tout le monde devrait étudier la linguistique. Je souhaite simplement vous dire que si une matière en lien avec la langue vous plaît vraiment dans le deuxième cycle du secondaire, ne renoncez pas à l’étudier à l’université pour la simple raison que les débouchés professionnels ne sont pas aussi évidents que ceux d’autres disciplines, comme la médecine, le droit ou l’ingénierie.
J’ai obtenu le diplôme de l’IB en 2010, si bien que le Programme du diplôme me semble assez loin maintenant. Cependant, je n’ai fait que parfaire les mêmes compétences de lecture, de synthèse, de recherche et de rédaction depuis que je suis à l’université. Je suis convaincue que la philosophie de l’IB, qui encourage les élèves à travailler de manière autonome, m’a aidée à venir à bout de tous les travaux et présentations de groupe durant mes études de premier cycle. Le mémoire m’a particulièrement bien préparée aux chapitres, dissertations et articles que j’ai eu à rédiger depuis. D’ailleurs, vous ne serez pas surpris d’apprendre que j’ai réalisé mon mémoire sur la matière qui s’intitulait alors « anglais A2 NS ».
Viola Wiegand est diplômée de l’IB du Felix-Klein-Gymnasium à Göttingen, en Allemagne. Elle a étudié la linguistique anglaise à l’Université polytechnique de Hong Kong ainsi qu’à l’Université de Nottingham, au Royaume-Uni. Elle travaille aujourd’hui en tant que chercheuse universitaire à l’Université de Birmingham, où elle termine la thèse de son doctorat. Durant son temps libre, elle aime se détendre en tricotant. N’hésitez pas à la contacter sur Twitter ou LinkedIn.
Pour en savoir plus sur les diplômés du Programme du diplôme, lisez les témoignages sur les programmes de l’IB. Si vous êtes diplômé(e) de l’IB et que vous souhaitez nous envoyer votre témoignage, écrivez-nous à l’adresse [email protected]. Nous vous invitons à partager ces témoignages et à nous contacter sur LinkedIn, Twitter et maintenant Instagram !
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