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En quoi la théorie de la connaissance participe-t-elle au développement de l’ouverture d’esprit ? Rencontre avec Kymberley Chu

Kymberley Chu, contributrice en 2019 de notre série visant à donner la parole aux diplômés et ancienne élève du Programme du diplôme, nous livre sa réflexion sur ce que signifie être une citoyenne du monde et devoir faire face à des stéréotypes. Nous avons recueilli les conseils qu’elle donnerait aux élèves pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives et identités.

Developing open-mindedness through TOK with Kymberley Chu

Avant d’entrer à l’ , Kymberley Chu a grandi dans un contexte international, entre la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et les Émirats arabes unis. Dans ses témoignages précédents, elle évoquait le fait d’être à la fois une enfant de troisième culture et une étudiante de première génération, elle qui étudie désormais à l’Université de Californie à Davis (UC Davis), aux États-Unis. Aujourd’hui, Kymberly Chu aide d’autres étudiants internationaux de première génération à s’intégrer à la vie de l’UC Davis, en parallèle de son diplôme de premier cycle et des recherches qu’elle mène sur des problèmes sociaux tels que l’insécurité alimentaire.

Nous l’avons rencontrée pour mieux comprendre comment son expérience de l’IB a contribué à façonner sa vision sur le fait d’être une citoyenne du monde ou de devoir faire face à des stéréotypes, et nous avons recueilli les conseils qu’elle donnerait aux élèves pour s’ouvrir à de nouvelles perspectives et identités.

« l’IB nous aide à prendre conscience qu’il existe de nombreux points de vue et plusieurs manières d’aborder les domaines de la connaissance »

Avant toute chose, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre vie à l’université et sur ce que vous y étudiez ?

Bien sûr. Je termine actuellement un premier cycle avec une spécialisation en relations internationales et en psychologie. Je coordonne aussi le programme de mentorat des ambassadeurs mondiaux du centre international, qui aide les étudiants internationaux à s’intégrer à la vie de l’UC Davis et du pays. Et je travaille au sein de deux laboratoires de recherche qui étudient les problèmes sociaux tels que l’insécurité alimentaire. Sinon, je consacre mon temps libre à l’escalade, à la randonnée, et je suis une adepte des discussions intellectuelles dans les cafés.

Pourriez-vous nous parler de votre expérience en tant qu’ancienne élève du Programme du diplôme à l’Universal American School à Dubaï ?

Au départ, mes parents voulaient que je découvre un nouveau système éducatif, stimulant, pour favoriser mon apprentissage interculturel et l’exploration intellectuelle de problématiques, et je trouve que le système de l’IB s’y prête à merveille. Ils pensaient que ce serait bien pour moi d’avoir la possibilité de poser des questions. Ils voulaient que je renforce mes valeurs, comme l’ouverture d’esprit, que je devienne une citoyenne du monde capable de créer des liens et de comprendre des personnes issues de cultures et de milieux différents. Donc je suppose qu’ils cherchaient un système éducatif qui allait me permettre d’améliorer mes connaissances tout en m’aidant à réfléchir aux questions d’identité et de société.

Pour vous, mais aussi pour les autres élèves, quel rôle l’identité a-t-elle joué dans votre façon d’apprendre ?

Je pense que, dans le milieu scolaire, et en particulier dans un système éducatif mondial très rigoureux et théorique comme celui de l’IB, l’identité nous permet d’avoir un regard ouvert sur le monde, d’aller au-delà de notre nationalité. C’est l’occasion de développer une compréhension plus globale de différents domaines et sujets. Selon moi, l’IB nous aide à prendre conscience qu’il existe de nombreux points de vue et plusieurs manières d’aborder les domaines de la connaissance académique ainsi que les interactions avec des personnes ayant une culture différente de la nôtre ou issues d’un autre milieu social. Je dirais que l’identité entre en ligne de compte dès lors que vous essayez de construire votre propre expérience scolaire, en interagissant avec les autres et avec différents milieux sociaux, mais aussi vos loisirs ou ce que vous voulez faire dans la vie.

« Je pense que les cours de TdC m’ont beaucoup aidée à construire ma propre vision du monde au fil du temps »

La théorie de la connaissance (TdC) a-t-elle joué un rôle dans votre exploration de ces sujets ? Quels conseils donneriez-vous aux élèves qui abordent la TdC pour la première fois ?

J’ai aimé les cours de TdC de l’IB parce qu’ils proposent une compréhension globale de notre perception du monde. Ils nous encouragent à voir, à prendre conscience et à réfléchir en faisant appel à différents modes de la connaissance. Par exemple en utilisant vos émotions, l’anthropologie, les sciences sociales ou d’autres types d’informations. Disons que c’est une sorte de cadre théorique qui vous aide à analyser différents points de vue abstraits et à construire des arguments logiques.

D’après mes propres expériences scolaires et ma façon de réfléchir en utilisant le cadre de la TdC, j’ai constaté que certains élèves peuvent ne pas se sentir à l’aide avec la TdC, car ils la considèrent comme ambiguë et sont déstabilisés par le fait qu’il n’y a pas une seule bonne réponse. Je dirais aux élèves spécialisés en STIM que je comprends qu’ils ne soient pas à l’aise avec les arts libéraux parce que le style d’écriture est différent de celui auquel ils sont habitués, tout comme les élèves en arts libéraux peuvent avoir du mal à comprendre les différentes sciences naturelles parce qu’ils n’ont jamais résolu d’équations et qu’ils ne connaissent pas les STIM, mais peu importe ; une occasion d’apprendre est toujours bonne à prendre.

Je pense que les cours de TdC m’ont beaucoup aidée à construire ma propre vision du monde au fil du temps sans trop m’appuyer sur le jargon de l’IB. Et tout en construisant, en réfléchissant et en apprenant, dans un sens métaphysique abstrait, vous pouvez aussi vous forger votre propre opinion et votre vision du monde grâce à vos différentes expériences de vie et croyances.

« Je pense qu’il faut à la fois bien se connaître et beaucoup de temps pour réfléchir à ces problématiques. »

J’entends ici deux choses. Vous avez d’abord développé un vocabulaire pour explorer et comprendre, puis pour soutenir d’autres personnes. Pensez-vous que cela puisse aider à dépasser les stéréotypes ?

Je me suis rendu compte qu’il y avait énormément d’idées reçues et de stéréotypes autour des étiquettes. C’est pour cela que nous devrions faire notre possible pour surmonter les différences et créer des passerelles entre différents groupes spécifiques. En réfléchissant aux diverses identités qui me composent, j’ai réalisé qu’il y avait des stéréotypes et des idées reçues. Par exemple, le fait que si vous êtes un enfant de troisième culture vous êtes forcément riche, tout du moins assez pour voyager de pays en pays. Eh bien non, ce n’est pas vrai. Mes parents sont des immigrants issus de la classe ouvrière. Aujourd’hui, ils appartiennent à la classe moyenne et leur mobilité économique est désormais meilleure. Cette expérience a été très enrichissante et j’ai conscience d’avoir vécu plein de choses différentes qui, socialement, économiquement et culturellement, m’ont influencée.

Je félicite tous ceux qui essaient de résoudre les problèmes sociaux et les difficultés qui pèsent lourdement sur leurs communautés. Selon moi, le plus important, c’est d’éviter de monter les gens les uns contre les autres et d’essayer de dépasser les préjugés et les stéréotypes que l’on peut avoir sur les autres groupes de personnes. On peut par exemple aller à la rencontre d’autres groupes sur le campus, que ce soit de manière informelle, comme prendre un café, ou plus formelle en organisant des événements avec différents centres. Il me semble que ce genre d’interactions sociales est particulièrement utile pour apprendre et échanger avec d’autres groupes et que cela permet aussi de dépasser les différences.

Je pense qu’il faut à la fois bien se connaître et beaucoup de temps pour réfléchir à ces problématiques. Aujourd’hui encore certains ont vraiment du mal à parler de ce genre de questions dans les salles de classe de l’IB ou dans la vie en général. Et, personnellement, ça m’amène à m’interroger sur ce que je peux faire localement. Je peux réfléchir à grande échelle, mais j’ai aussi besoin d’envisager ces problèmes au niveau local. C’est un peu comme « penser globalement, agir localement », vous voyez ? En ce moment, c’est le genre d’approche que j’ai dans le cadre de mon travail et par rapport à mon identité.

kym

Kymberley Chu est actuellement en deuxième année à l’Université de Californie, où elle se spécialise en sciences cognitives et en relations internationales. Avant cela, elle a obtenu le diplôme de l’IB à l’Universal American School à Dubaï en 2017. Elle souhaite entreprendre des recherches universitaires et intégrer des programmes de deuxième cycle qui examinent des questions sociales comme la psychologie du racisme. Durant son temps libre, elle aime lire, programmer, faire de l’haltérophilie et réaliser des cartes heuristiques. N’hésitez pas à la contacter sur LinkedIn.

Pour en savoir plus sur les diplômés du Programme du diplôme, lisez les témoignages sur les programmes de l’IB. Si vous êtes diplômé(e) de l’IB et que vous souhaitez nous envoyer votre témoignage, écrivez-nous à l’adresse alumni.relations@ibo.org. Nous vous invitons à partager ces témoignages et à nous contacter sur LinkedIn, Twitter et maintenant Instagram !

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