Alors que le Programme du diplôme et le Programme à orientation professionnelle vont de pair car ils ont été conçus pour des élèves du même groupe d’âge, certains établissements scolaires, ou plutôt un établissement scolaire en particulier, n’hésite pas à créer des liens passionnants entre le Programme à orientation professionnelle et le Programme d’éducation intermédiaire. Il s’agit de la Chadwick International School, en Corée du Sud, où Jason Reagin, coordonnateur du POP, est en train d’élaborer un plan de transition entre ces deux programmes. Je me suis entretenu avec lui sur les points communs entre le POP et le PEI, les compétences communes qu’ils permettent aux élèves d’acquérir, et plus encore.
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Écoutez l’entretien dans son intégralité dans le balado IB Voices (en anglais)
Zach :Jason Reagin, merci de vous joindre à nous pour les « Voix de l’IB » !
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous ?
Jason : Avec plaisir. Merci de m’avoir invité. Cela fait maintenant presque 23 ans que je suis enseignant, et j’ai passé la plus grande partie de ce temps dans des écoles du monde de l’IB. J’ai commencé ma carrière aux États-Unis, dans l’État de Géorgie dont je suis originaire, puis j’ai eu la possibilité de travailler en Chine. C’est là que j’ai découvert ma passion pour l’éducation internationale.
J’ai commencé comme enseignant en technologies et arts industriels. L’idée que cette matière soit prise en compte dans le PEI avec autant de sérieux que les autres matières m’a vraiment beaucoup plu, car on n’accorde pas toujours la même importance aux technologies et aux arts industriels qu’aux autres matières. C’est le cas dans le PEI, et cela me réjouit. Dans ce programme, la matière que j’enseigne est vraiment traitée comme n’importe quelle autre matière. Ça m’a vraiment plu. Après avoir travaillé plusieurs années dans ce contexte, je suis retourné en Géorgie avec ma famille pour travailler dans une école du monde de l’IB pendant un an. Ensuite, nous sommes repartis en Chine, et maintenant, nous sommes en Corée du Sud. C’est notre troisième année en Corée du Sud, et je travaille dans une école internationale. Je suis actuellement le coordonnateur du Programme à orientation professionnelle de l’IB. Ce parcours a été une aventure formidable.
J’ai cru comprendre que vous êtiez en train de créer un plan de transition ou une sorte de solution de transition officielle entre le PEI et le POP. Est-ce exact ?
Jason : Oui. Notre établissement, la Chadwick International School, propose les quatre programmes de l’IB. L’an dernier, nous avons obtenu l’autorisation de proposer le POP. C’était important pour nous, car certains de nos élèves avaient d’autres aspirations que de suivre le Programme du diplôme. Cela n’a rien à voir avec le Programme du diplôme lui-même ; il s’agissait plutôt d’élèves qui savaient très clairement quels étaient leurs objectifs professionnels. Par conséquent, nous nous sommes concentrés sur les parcours en design et en arts que ces élèves pourraient suivre grâce au POP. C’est la première année que notre établissement propose le POP et nos élèves suivent actuellement des formations à orientation professionnelle dans une université locale, notamment dans les domaines du cinéma et des arts médiatiques ainsi qu’en ingénierie et dessin. Ils commencent vraiment à suivre leur passion !
Nous commençons à intégrer ces parcours dans notre programme de design et dans le PEI. Nous les appelons « parcours d’apprentissage individuel » afin de permettre à nos élèves de découvrir différents métiers et de les y sensibiliser. Nous espérons que lorsqu’ils arriveront en 9e ou 10e année, ils sauront plus clairement quel programme de l’IB ils souhaitent étudier. C’est en tout cas notre ambition, et jusqu’à présent, ça marche plutôt bien ! Je sais que l’idée a du succès parce que des élèves plus jeunes sont déjà venus me poser des questions à ce sujet.
C’est notre projet, et nous aimerions vraiment le voir se développer dans notre établissement.
Zach : Lorsque j’étais en premier cycle du secondaire, je crois bien que ce que je voulais faire plus tard changeait chaque année. Et aujourd’hui, quand je regarde ma carrière, elle n’a rien à voir avec ce que je pensais qu’elle serait à l’époque.
Selon vous, cela vaut-il la peine d’inciter les élèves du PEI à réfléchir à leur avenir ?
Jason : Je suis d’accord avec vous. Quand j’étais en premier cycle du secondaire, je n’aurais jamais pu imaginer que je deviendrai ce que je suis aujourd’hui !
Je pense qu’en ce qui nous concerne, il s’agit de permettre aux élèves de vivre le plus d’expériences possibles pour que, lorsqu’ils arrivent dans les dernières années du PEI, ils aient une idée plus claire de ce qu’ils veulent vraiment faire. Par exemple, cette année nous avons des élèves qui rêvent depuis leur enfance de devenir cinéastes, et il était donc facile pour nous de les aider à explorer cette carrière. Mais nous en avons aussi d’autres qui sont intéressés par de nombreux parcours différents. L’un de mes élèves du POP a légèrement modifié son objectif après avoir suivi quelques cours de formation à orientation professionnelle, et il a même fini par le redéfinir. Au début, il pensait s’orienter vers un métier créatif, mais il a finalement choisi un métier technique. Il évolue toujours dans le même domaine, mais il commence à comprendre quels sont ses véritables centres d’intérêt.
Donc vous avez raison. C’est difficile pour un adolescent de prendre des décisions de ce genre, mais nous voulons donner aux élèves la possibilité de créer ces parcours d’apprentissage individuel dans le cadre des programmes de l’IB. C’est notre projet, et je sais que c’est un objectif ambitieux, mais c’est ce que nous aimerions voir arriver.
Quel est l’aspect du PEI ou du POP que vous préférez, ou existe-t-il un aspect commun aux deux programmes qui vous plaît particulièrement ?
Jason : Ce que j’aime vraiment dans le PEI, particulièrement dans le cours de design, c’est la façon dont les élèves font l’expérience de l’intégralité du cycle de conception. Ce que je veux dire, c’est que la plupart de nos élèves comprennent la partie « réalisation » du design, mais moins les étapes qui précèdent cette partie, c’est-à-dire tout le travail préliminaire et la planification en amont, alors que nombre d’entre eux seront très probablement appelés à travailler dans ces domaines. Pour cette raison, j’aime particulièrement cet aspect et la façon dont il est relié au POP et au cours de compétences personnelles et professionnelles.
Aussi, les deux programmes mettent l’accent sur l’exploration et l’incitation à suivre ses passions. C’est probablement cela qui m’enthousiasme à l’idée d’aller travailler tous les jours, simplement aider les élèves à suivre des parcours passionnants qui leur permettront peut-être un jour de faire ce qu’ils aiment.
Quel conseil donneriez-vous aux élèves de l’IB actuels qui ne sont pas certains de savoir si l’IB est le bon choix pour eux ?
Jason : Je pense qu’aujourd’hui, les élèves désirent apprendre selon leur propre mode, à leur manière et avec les méthodes qui conviennent à leurs préférences d’apprentissage. Cela ne se produit pas toujours dans beaucoup d’établissements, mais je pense vraiment que c’est le cas dans les écoles du monde de l’IB, où les élèves ont la possibilité d’apprendre et de mettre en pratique des compétences qui leur serviront pendant toute leur vie. Les compétences de collaboration et de communication, la gestion du temps, tout ce genre de choses sont, je pense, enseignées ou au moins encouragées dans les environnements scolaires traditionnels, alors qu’elles sont mises à l’honneur et complètement intégrées dans les écoles du monde de l’IB. J’ai simplement toujours envie d’encourager les gens à être ouverts d’esprit et à essayer de nouvelles choses.
Pour en savoir plus, écoutez le balado « Design Cast » de Jason Reagin sur l’enseignement du design et des STIAM (en anglais).
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