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La complexité dans l’enseignement des sciences

En octobre 2016, nous invitons des experts scientifiques du monde entier à venir nous parler de leur spécialisation lors du symposium de l’IB sur les sciences. En attendant de pouvoir assister à leurs interventions passionnantes, nous avons interrogé certains conférenciers sur leur domaine de travail et sur les compétences essentielles que les élèves de sciences de l’IB doivent développer. Dans cet article, M. Brad Bass, directeur exécutif adjoint de la Fondation pour les étudiants en technologie et sciences, en Ontario (Canada), nous fait part de ses réflexions.

20160629_165945Parlez-nous de votre domaine de travail.

Mes deux domaines de travail sont en lien tout en étant distincts. Depuis plus de 20 ans, je m’intéresse à la complexité et à la compréhension des surprises dans les domaines de l’environnement, du médical et du social. Pour remédier aux questions de complexité, j’ai conçu un programme informatique aujourd’hui connu sous le nom de COBWEB (Complexity and Organized Behaviour Within Environmental Bounds, ou complexité et comportement organisé dans le domaine de l’environnement). Des centaines d’étudiants ont utilisé ce logiciel pour construire des modèles reproduisant un éventail de systèmes, de la synapse aux peuplements. Après avoir délaissé la théorie générale des systèmes pendant de nombreuses années, je me suis de nouveau intéressé à cette idée puisque mon travail fait écho à sa thèse centrale. Je consacre actuellement la plupart de mon temps à la nouvelle politique visant à limiter les charges de phosphore dans le lac Érié. Ces charges sont responsables à la fois de proliférations cyanobactériennes toxiques et de la prolifération de Cladophora sur les côtes, une algue nocive qui a des conséquences désastreuses sur l’écologie et l’économie. J’ai récemment participé à l’analyse économique et à la synthèse scientifique de ce problème. Les mystères socioscientifiques qui l’entourent continuent de susciter un mélange de fascination et de frustration chez un grand nombre de mes collègues et moi-même. C’est un excellent exemple de complexité et de surprise dans l’environnement.

Quelle est, selon vous, la compétence la plus importante que les élèves de sciences en dernière année de l’IB doivent posséder à la fin de leurs études ?

J’aimerais qu’ils comprennent que les événements peuvent prendre une tournure surprenante et inattendue. De cette façon, lorsqu’ils occuperont des fonctions de direction, ils seront mieux préparés à gérer les imprévus. Cela requiert une compréhension et une expérience du concept des attracteurs, c’est-à-dire de la façon dont de multiples attracteurs peuvent émerger dans un système, ainsi qu’une expérience de l’analyse de ces mêmes attracteurs. Ces concepts font partie intégrante de la pensée systémique et disposer de connaissances conceptuelles en la matière permet de développer un socle d’idées pour traiter des questions dans de nombreux domaines différents.

Sur quoi portera essentiellement votre présentation lors du symposium de l’IB sur les sciences ?

Je m’appuierai sur mon propre travail concernant la complexité, le rôle des attracteurs dans les systèmes et la façon dont les concepts relevant du domaine de la complexité peuvent être intégrés à l’étude de différents systèmes. Pour cela, j’utiliserai des modes de communication traditionnels et interactifs, mais je ne veux pas en dire trop pour ne pas gâcher l’effet de surprise.


Le symposium de l’IB sur les sciences nous permettra de réfléchir à l’avenir de l’enseignement des sciences et à la forme qu’il pourrait prendre dans les 50 prochaines années. Et vous ? Comment voyez-vous l’enseignement des sciences dans le futur ?