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Neuf conseils pour aider les élèves à gérer « l’angoisse liée aux mathématiques »

Le magazine IB World partage des conseils d’enseignants et d’experts de l’IB pour aider les enfants à avoir confiance en leurs aptitudes.

Mains moites, estomac noué, sentiment de terreur intense : l’angoisse liée aux mathématiques est un véritable trouble psychologique qui touche de nombreux élèves.

Elle se manifeste par une tension qui bloque l’aptitude à utiliser les chiffres et à résoudre des problèmes mathématiques dans la vie quotidienne et dans des situations scolaires.

Si la matière ne présente évidemment aucun danger réel, l’angoisse liée aux mathématiques engendre une réaction physique. Elle libère des hormones responsables du stress, telles que le cortisol, qui est caractéristique de la réaction de lutte ou de fuite. Une autre étude a révélé que le fait d’anticiper un test de mathématiques active la « matrice de la douleur », qui réagit uniquement à des stimuli douloureux.

Nous ne connaissons pas la véritable origine de cette peur suscitée par les mathématiques, mais les chercheurs suggèrent que de nombreux facteurs y contribuent. L’angoisse liée aux mathématiques pourrait être transmise aux enfants par les enseignants et les parents, tandis que la pression des examens en temps limité et le risque d’être humilié en public peuvent induire un sentiment de terreur.

Quelle qu’en soit la raison, cette angoisse peut nuire à la confiance et aux résultats des élèves. Reconnaître qu’il s’agit d’un véritable trouble est la première étape pour la soulager, avant de consacrer davantage de temps à soutenir les élèves et de leur donner des instructions claires et simples. Les enseignants de l’IB et les experts du monde entier utilisent par ailleurs tout un éventail de méthodes pour rendre les mathématiques moins intimidantes et plus divertissantes pour les élèves.

  1. Favorisez la réflexion

    « La réflexion est essentielle : les élèves qui souffrent d’une angoisse liée aux mathématiques ont souvent le sentiment de ne rien comprendre alors que c’est loin d’être le cas. J’encourage mes élèves à écrire de courtes réflexions sur les concepts qu’ils ont appris ainsi que sur les discussions et les débats qui ont eu lieu, comme le recommande la chercheuse Jo Boaler. Le fait de pouvoir décrire leur compréhension conceptuelle les aide à prendre conscience qu’ils ont compris bien plus que ce qu’ils pensaient. »

    – Gail Schwiersch, enseignante du Programme du diplôme et du Programme d’éducation intermédiaire (PEI), Branksome Hall, Toronto, Canada

  2. Revoyez la leçon deux à quatre fois

    « Je compare les mathématiques à la construction d’une pyramide de logique : il suffit d’une couche instable pour que tout ce qui se trouve au-dessus de cette couche s’écroule. Souvent, un thème qui semble de prime abord impossible à comprendre commence soudainement à prendre tout son sens lorsque vous le passez en revue une deuxième fois. Faire des mathématiques, c’est un peu comme pratiquer un sport ou apprendre à jouer d’un instrument de musique. Vous ne pouvez pas exceller du premier coup, vous devez vous entraîner. Imaginez que vous avez un muscle des mathématiques dans la tête que vous renforcez progressivement avec de l’entraînement. »

    – Marcus du Sautoy, professeur de mathématiques et titulaire de la chaire Charles Simonyi de vulgarisation des sciences, Université d’Oxford, Royaume-Uni

  3. Encouragez la créativité

    « Je donne une grande feuille de papier à mes élèves, sur laquelle ils peuvent coucher leurs idées. Selon mon expérience, une petite feuille n’est pas adaptée à leur écriture. Il est plus facile pour eux de résoudre des problèmes mathématiques sur une grande feuille. »

    – Sarah Hay, enseignante du Programme primaire, Al Sahwa Schools, Muscat, Oman

  4. Faites danser les élèves

    « Lorsque j’ai rejoint le PEI après avoir enseigné le PP, je savais qu’il y aurait des concepts mathématiques difficiles à enseigner. À ma grande surprise, j’étais aussi nerveuse et peu sûre de moi que certains de mes élèves. Pour nous mettre tous dans un état d’esprit positif à l’égard des mathématiques, j’ai introduit des “pauses quotidiennes en musique” dans mes cours : les élèves poussent les bureaux aux quatre coins de la classe et nous dansons sur des vidéos de musique pop. Cet exercice nous met toujours de bonne humeur, les élèves se sentent plus à l’aise lorsqu’ils travaillent en groupe et cela leur permet de mieux se concentrer et de se détendre une fois la tension évacuée. »

    – Latife Baydas, coordonnatrice du PEI, Lynn-Rose Heights Private School, Mississauga, Canada

  5. L’état d’esprit est essentiel

    « Je passe la moitié de mon temps avec mes étudiants en doctorat à gérer leur état psychologique. Il est effrayant de se lancer dans l’inconnu. Ils essaient de résoudre des problèmes auxquels personne n’a jamais répondu. Il est essentiel qu’ils soient convaincus d’être capables d’atteindre leur but. Vous voyez des étudiants de tous les niveaux se heurter à des obstacles. L’enjeu est de trouver des stratégies qui leur permettront de surmonter ces barrières psychologiques. »

    – Marcus du Sautoy, professeur de mathématiques et titulaire de la chaire Charles Simonyi de vulgarisation des sciences, Université d’Oxford, Royaume-Uni

  6. Soyez proactif

    « Je suis proactive dans la création de plans de cours qui répondent aux besoins des élèves souffrant d’angoisse liée aux mathématiques. D’après la recherche de Jo Boaler, des plans de cours ouverts et collaboratifs peuvent empêcher l’apparition de cette angoisse. Il est également important de partager ce type de ressources avec d’autres enseignants dès qu’on en a la possibilité. »

    – Gail Schwiersch, enseignante du Programme du diplôme et du PEI, Branksome Hall, Toronto, Canada

  7. Reconnaître les signes« Il est essentiel que les enseignants sachent reconnaître les signes de l’angoisse liée aux mathématiques chez leurs élèves. Ces signes peuvent prendre la forme d’une question laissée sans réponse lors d’un examen ou d’un élève convaincu qu’il est mauvais de donner des réponses incorrectes. Il est également important que les enseignants soulignent l’importance du processus [de fonctionnement] des mathématiques ainsi que des réponses. »– Alfred Posamentier, Beverly Smith et Jay Stepelman, auteurs de l’ouvrage Teaching Secondary Mathematics: Techniques and Enrichment Units
  8. Donnez aux élèves la possibilité de faire des erreurs

    « Si les élèves travaillent en binômes sur un tableau blanc, ils ont la possibilité de collaborer et de corriger leurs erreurs sans que leurs mauvaises réponses restent inscrites dans leur cahier. De cette façon, il n’y a aucune “preuve” visible de leurs erreurs. »

    – Sarah Hay, enseignante du PP, Al Sahwa Schools, Muscat, Oman

  9. Encouragez une culture d’ouverture

    « Donnez aux élèves l’occasion d’expliquer ce qui les angoisse dans les mathématiques en général ainsi que leurs difficultés en particulier. »

– Karen Karp et John Van de Walle, auteurs de l’ouvrage Elementary and Middle School Mathematics: Teaching Developmentally

Et vous, comment aidez-vous les élèves affectés par l’angoisse liée aux mathématiques ? Faites-nous part de vos idées par courriel, à l’adresse editor@ibo.org.