Des professionnels de différents secteurs ont expliqué au magazine IB World les compétences qu’ils recherchaient chez la prochaine génération.
Lisez n’importe quel article sur le monde du travail de demain et il est fort probable que vous y trouviez des prévisions sur l’intelligence artificielle et l’automatisation.
En revanche, il est plus difficile de savoir comment la jeune génération d’aujourd’hui peut se préparer à des emplois qui n’ont possiblement pas encore été créés. Robots mis à part, de quelles compétences les futurs employés auront-ils besoin pour se démarquer dans le monde du travail et comment les enseignants peuvent-ils les aider ? Des représentants d’entreprises de secteurs variés nous ont expliqué ce qu’ils recherchaient chez leurs futures recrues.
Selon Terrence Perrin, responsable en chef du recrutement pour la région Europe, Moyen-Orient et Asie de BNP Paribas, une société de services financiers, les établissements scolaires doivent développer de meilleures relations, plus solides et plus régulières, avec les employeurs.
« Un esprit international est essentiel pour une organisation opérant sur plusieurs territoires. Les solutions numériques sont en train de supprimer les frontières géographiques et les clients cherchent à établir des partenariats avec des organisations aptes à s’adapter à des cultures et à des environnements de travail différents.
Dans un tel contexte, il est fondamental de savoir établir des relations efficaces et de confiance. Pour cela, la capacité à communiquer dans plus d’une langue est cruciale. Ce n’est pas un hasard si les diplômés que nous engageons parlent tous, presque sans exception, au moins deux langues couramment.
Les établissements scolaires doivent développer de meilleures relations, plus solides et plus régulières, avec les employeurs afin de faire passer ces messages. Des événements simples, comme des après-midi portes ouvertes pour les élèves et leurs parents sont un moyen efficace d’entamer la conversation.
Certains établissements organisent des conférences au cours desquelles d’anciens élèves viennent expliquer en quoi consiste vraiment leur travail au quotidien. Ces derniers, ayant eux-mêmes l’expérience des emplois dont ils parlent, sont en mesure de “donner vie” aux descriptifs de poste concernés. Par exemple, que veut vraiment dire la mention “Doit avoir un niveau élevé de résilience” dans un descriptif de poste et comment cela se manifeste-t-il dans la pratique ? Une description concrète de ce qu’implique réellement une telle mention est extrêmement utile aux jeunes en recherche de conseils d’orientation professionnelle. »
Selon Anthony Bruce, associé du cabinet britannique de conseils en ressources humaines de PwC, il est nécessaire de mettre davantage l’accent sur les compétences générales. PwC est une entreprise de services professionnels.
« Nous pouvons dire, de manière évidente et sans nous tromper, que nous continuerons de rechercher des compétences en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.
Cependant, les compétences essentielles dont nous aurons besoin à l’avenir sont celles que la technologie ne peut remplacer ou suppléer. Des qualités comme l’empathie et la créativité, ainsi que des compétences souvent décrites comme “générales”, ne pourront être apportées par la technologie et seront donc très recherchées lorsque nous souhaiterons attirer les meilleurs talents dans notre organisation.
PwC cherche activement à recruter des personnes d’horizons différents, qui, en plus d’avoir d’excellentes compétences techniques, sont capables de faire preuve de créativité, de penser latéralement, avec courage, confiance et audace, et d’établir de bonnes relations professionnelles.
Le monde de l’entreprise implique évidemment de travailler avec des personnes et de créer des liens avec elles. Dans ce contexte, les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques constituent évidemment un ensemble important de compétences, mais nous essayons de les allier à la diversité. C’est cette combinaison de compétences, associée à un environnement au sein duquel les employés peuvent s’épanouir et réussir, qui sera la plus importante à l’avenir.
J’imagine que les systèmes scolaires et universitaires pourraient déployer des efforts supplémentaires pour mettre en place des environnements propices à l’apprentissage du travail d’équipe et du fonctionnement du lieu de travail, de façon à ce que l’accent soit davantage mis sur l’enseignement de ces compétences et des matières de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques. »
Selon Sherry Almasi, responsable en chef des ressources humaines et du recrutement pour Tumblr, une plateforme de réseau social, il est essentiel d’introduire les compétences informatiques dès le début de la scolarité.
Tumblr recherchera des candidats avec des compétences d’ingénierie et de codage. Plus particulièrement, dans un futur pas si lointain, nous rechercherons activement des candidats ayant une connaissance approfondie de plusieurs langages de programmation.
Nous demandons de plus en plus à nos futurs employés qu’ils aient déjà travaillé avec de grands ensembles de données. De telles compétences en matière de codage et de données nous permettent d’innover efficacement et régulièrement : pour que nous puissions rester compétitifs, ces compétences continueront de faire partie intégrante de notre organisation.
Les enseignants peuvent commencer à enseigner les compétences informatiques dès le début de la scolarité afin de garantir que les élèves disposent d’une compréhension élémentaire des langages de programmation. Ils peuvent en outre d’ores et déjà leur enseigner l’analyse des données, l’analytique faisant de plus en plus partie intégrante de tous les aspects de l’entreprise. »