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Des élèves et des enseignants contribuent à l’élaboration d’outils en ligne visant à lutter contre la discrimination

L’International School of Amsterdam a établi un partenariat avec la Maison Anne Frank dans le cadre d’un projet pédagogique visant à lutter contre les préjugés et l’intolérance.

« Dans un monde où la discrimination est omniprésente, inéluctable et ancrée dans toute l’histoire de l’humanité, il est impératif d’équiper la prochaine génération des compétences nécessaires pour lutter contre les injustices, et ce, où qu’elles apparaissent », a déclaré Rania Khan, une élève du Programme d’éducation intermédiaire (PEI) de l’International School of Amsterdam (ISA), aux Pays-Bas.

Rania fait partie du groupe d’élèves de l’établissement qui a contribué à l’élaboration de Stories that Move, un ensemble d’outils en ligne gratuits destinés aux établissements scolaires et qui encouragent les apprenants (de 14 à 17 ans) à mener une réflexion critique sur la diversité et la discrimination.

Créés par la Maison Anne Frank avec des partenaires de toute l’Europe, ces outils sont disponibles dans sept langues. Cinq parcours d’apprentissage sont proposés, contenant chacun des exercices, des informations et des petites vidéos de jeunes témoignant de leur expérience de la discrimination.

L’ISA a été contactée en 2015 par la Maison Anne Frank pour faire partie des partenaires du projet, nous a expliqué Shannon Hancock, l’une des responsables du programme. L’établissement pouvait apporter une vaste expérience de l’apprentissage en ligne, une population diverse d’élèves (60 nationalités), des pratiques pédagogiques innovantes ainsi que la philosophie de l’IB en matière de sensibilité internationale.

« L’objectif du projet est de créer un cadre et un espace dans lequel engager un dialogue ouvert et serein sur l’identité et la discrimination, et d’encourager les élèves à entreprendre une action positive à l’échelle locale ou mondiale », a expliqué Mme Hancock.

Le projet s’intègre parfaitement au PEI, qui encourage les élèves à établir des liens concrets entre leurs études et le monde réel, et vise à former des apprenants actifs et des jeunes sensibles à la réalité internationale, à même de faire preuve d’empathie envers les autres et de trouver un but et un sens à leur vie.

Mise à l’essai des outils

Les élèves et les enseignants de l’établissement ont grandement contribué à l’élaboration du projet. Mme Hancock a testé les ressources en ligne et hors ligne avec des élèves, et a contribué à l’élaboration des stratégies d’enseignement et du contenu, à la conception des leçons et à l’amélioration des parcours d’apprentissage. De son côté, Michael McGlade, directeur de la technologie pédagogique à l’ISA, a joué le rôle de consultant pour la conception technique.

« L’équipe pédagogique de la 8e année a également collaboré de près au projet, en mettant à l’essai les ressources dans leur classe et en fournissant un retour d’information aux partenaires du projet Stories that Move sur l’aspect et la convivialité de l’outil d’apprentissage en ligne », a indiqué Mme Hancock.

McGlade et MmeHancock ont présenté le projet au cours de deux conférences, et ont participé à son lancement international et à l’animation d’ateliers destinés aux enseignants à Berlin, en juillet.

Contribution des élèves

Quatre élèves de l’ISA, Rania (originaire du Bangladesh), Zozi Lencz (originaire de Hongrie), Trinabh Banerjee (originaire des Pays-Bas) et Leilani Hancock (originaire des États-Unis), ont participé à des ateliers organisés à la Maison Anne Frank afin de fournir un retour d’information et d’apporter de nouvelles idées. L’équipe de Stories that Move leur a également demandé de présenter et de diriger une campagne sur les médias sociaux à l’occasion du lancement international du projet.

Le projet a fait forte impression sur les élèves. « À travers ces expériences, j’ai appris que nous étions tous confrontés à la discrimination et à l’intolérance, et ce, chaque jour, dans des mesures différentes. Personne n’est à l’abri », a indiqué Leilani.

« Je me considère comme étant une personne bien informée. Chaque jour, je lis dans la presse les témoignages de personnes qui sont victimes de la discrimination, des préjugés ou du racisme à cause d’une multitude de facteurs. Cependant, la quantité d’informations que l’on peut recevoir d’un article de presse est limitée. En menant ma propre réflexion, j’ai commencé à comprendre l’importance des histoires personnelles. Ce n’est pas tous les jours qu’une personne qui a été victime de la discrimination se présente à nous et nous raconte son histoire. »

Il a été demandé aux élèves de continuer à participer en devenant les ambassadeurs du projet. Cet automne, ils ont lancé un club créativité, activité, service (CAS), dans l’objectif de mobiliser un plus grand nombre d’élèves afin de développer une série d’ateliers destinés aux parents, de faire connaître le projet à d’autres établissements scolaires aux Pays-Bas, de continuer d’agir en tant que porte-paroles pour le projet durant des conférences et des ateliers, et de se préparer à former des enseignants et des élèves à l’utilisation des outils.

L’établissement a également adopté les outils à plus grande échelle. Ils sont désormais utilisés en cours d’anglais en tant que langue supplémentaire de 10e année, en cours d’individus et sociétés de 7e année, et lors des temps d’échange avec l’enseignant référent de 8e année. L’équipe du cours d’individus et sociétés de 9e année prévoit en outre d’utiliser la section du parcours d’apprentissage consacrée à la discrimination ce semestre. Le département de néerlandais a quant à lui indiqué être intéressé par la version néerlandaise de l’outil d’apprentissage en ligne.

Le projet commence déjà à être primé. Il a remporté la prestigieuse médaille Comenius EduMedia dans la catégorie « Ressources pédagogiques d’excellence » en 2018 et sera présenté au siège des Nations Unies à New York le 2 novembre 2018, lors d’une conférence visant à célébrer le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et à marquer les 80 ans de la nuit de Cristal.

L’antisémitisme, le racisme et la discrimination étant toujours d’actualité, Stories that Move apparaît d’autant plus nécessaire pour lutter contre les préjugés et contribuer à l’instauration de la tolérance et de la cohésion sociale.

Comme l’a si bien dit Trinabh, « Si l’on n’arrive pas à apprécier l’autre pour ce qu’il est, c’est que l’on a échoué à faire fonctionner la société. Il est primordial que nous nous appréciions pour ce que nous sommes, en tant qu’individus et que collectivité mondiale. »

 Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Stories that Move (disponible en sept langues, dont l’anglais).