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Trouver l’équilibre entre le sport de haut niveau et les études–Session de questions-réponses avec la sportive de haut niveau Ho Xiu Yi

Les élèves qui envisagent des carrières dans le sport de haut niveau ont à leur disposition de nouvelles options pour prolonger leurs études dans le Programme du diplôme. Dans les écoles du monde de l’IB certifiées en tant que centres éducatifs pour sportifs par l’Académie Mondiale du Sport, les élèves-athlètes ont l’option de suivre le Programme du diplôme de l’IB sur trois ou quatre ans, afin de tenir compte de leur programme d’entraînement à plein temps.

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À 19 ans, Ho Xiu Yi détient le record national de Singapour dans l’épreuve féminine de tir à la carabine à 10 mètres et prévoit de se qualifier pour les Jeux Olympiques de 2020 à Tokyo.

Pour tenir compte du calendrier des programmes d’entraînement et des compétitions, les centres éducatifs pour sportifs offrent aux élèves la possibilité de prolonger leurs études dans le Programme de Diplôme, afin de mieux répondre à leurs besoins en tant qu’élèves-athlètes. Élève du Programme du diplôme à la Singapore Sports School, Ho Xiu Yi affrontera la compétition dans l’espoir de se qualifier pour les épreuves de tir à la carabine à 10 mètres pour les Jeux Olympiques de 2020. Dans la session de questions-réponses retranscrite ci-après, elle nous fait part de son expérience en tant qu’élève bénéficiant de la prolongation du Programme du diplôme et offre ses conseils aux élèves qui envisagent ce parcours.

Dans quelle mesure la prolongation du programme de l’IB vous a-t-elle été utile ?

J’ai opté pour le Programme du diplôme sur quatre ans en 2017. J’ai choisi ce parcours, car je connaissais plusieurs élèves-athlètes plus âgés qui avaient suivi ce programme et j’ai pu constater les possibilités qui s’ouvraient à eux parce qu’ils bénéficiaient d’une souplesse dans leurs emplois du temps leur permettant de dire oui à ces opportunités. Mes examens et mes cours se concentraient sur trois matières pendant les deux premières années. J’avais donc choisi le cours de science du sport, de l’exercice et de la santé NS, le mandarin NS et les mathématiques NM. Après avoir terminé mes examens de l’IB, je m’embarque maintenant dans mes deux dernières années, où je vais étudier l’économie NS, l’anglais NM, la chimie NM, ainsi que la TdC et rédiger mon mémoire.

« Mon statut d’élève-athlète implique que je dois être proactive pour rattraper mon retard dans mes études. »

Cet emploi du temps m’a permis de m’entraîner huit à dix fois par semaine. C’est deux fois plus par rapport à un élève-athlète de l’IB qui suit le parcours normal dans mon établissement, car il peut probablement s’entraîner uniquement quatre fois par semaine. Pendant la période des examens, les élèves-athlètes de l’IB « traditionnels » doivent habituellement arrêter le sport pour se préparer aux examens. Grâce à la flexibilité de mon emploi du temps, j’ai suffisamment de temps pour me préparer aux examens tout en continuant mon entraînement. L’augmentation de l’intensité de l’entraînement m’a aidée à améliorer ma spécialité, qui est le tir à la carabine.

En tant qu’élève-athlète, qu’est-ce que cela vous a permis de réaliser ?

Pendant mes études de l’IB, j’ai réussi à atteindre plusieurs sommets dans ma carrière de tireuse à la carabine à 10 mètres. J’ai réussi à décrocher une place au sein de l’équipe d’élite de l’association de tir de Singapour et j’ai même reçu une bourse d’études sportives prestigieuse appelée la Sports Excellence Scholarship (SPEX). Grâce au fait que j’ai pu davantage me concentrer et améliorer mon tir, mon équipe et moi-même avons réussi à battre le record du monde junior et nous avons ravi la deuxième place au classement général, finissant ex æquo avec la Chine en 2017. Je détiens actuellement le record national de Singapour pour l’épreuve féminine de tir à la carabine à 10 mètres, et j’ai également été finaliste de la Coupe du monde en 2016 et en 2019. Actuellement, je suis classée 21e mondiale et je m’entraîne pour me qualifier aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.

« C’est parfois dur de faire des sacrifices, mais c’est dans ces moments-là que votre entraîneur, vos enseignants, votre famille et vos amis […] sont là pour vous soutenir. »

Qu’est-ce que cela implique de combiner une carrière sportive et des études scolaires en même temps ?

Mon statut d’élève-athlète implique que je dois être proactive pour rattraper mon retard dans mes études. À cause de mon programme de compétitions intensif, je suis parfois absente pendant un mois. Comme je suis inscrite à la Singapore Sports School, les enseignants me soutiennent beaucoup quand je rentre de l’étranger, en m’aidant à rattraper mon retard, en me donnant des cours de rattrapage supplémentaires et en repoussant mes dates d’examen jusqu’à ce que je sois prête. Tandis que certains élèves ont parfois des heures libres entre leurs cours, je n’ai jamais de temps mort. Je me lève tôt le matin pour m’entraîner, puis je vais directement en cours. Après les cours, je retourne à l’entraînement. Je n’ai pas de temps libre pour moi, mais c’est un sacrifice que j’ai choisi de faire.

Bien que certaines personnes disent que j’ai les week-ends pour me reposer et me détendre, l’entraînement et les épreuves ont parfois lieu les week-ends. C’est extrêmement dur mentalement et physiquement, parce que cela implique de choisir entre beaucoup de choses. Me reposer ? Travailler ? M’entraîner ? Sortir avec ma famille ou mes amis ? Poursuivre une carrière sportive implique de faire des choix constamment et, pour moi, le choix est toujours évident. Les sacrifices sont inévitables quand on poursuit ses objectifs. C’est parfois dur de faire des sacrifices, mais c’est dans ces moments-là que votre entraîneur, vos enseignants, votre famille et vos amis, qui connaissent vos objectifs et qui sont sur la même longueur d’ondes que vous, sont là pour vous soutenir quand vous avez envie de tout laisser tomber. Alors, voilà ce que cela implique pour moi de combiner le sport et les études : faire des sacrifices et des choix, et lutter mentalement contre moi-même.

Avez-vous des conseils à partager avec de futurs élèves-athlètes qui choisissent ce parcours ?

Je pense que le plus difficile, c’est de lutter mentalement contre moi-même, parce qu’après tout, je ne suis pas surhumaine. J’ai eu du mal avec ça au début du programme de l’IB, avec l’intensité soudaine du rythme du Programme du diplôme par rapport à mes premières années dans le secondaire, car la charge de travail avait doublé. Comme je vise des niveaux supérieurs dans mon sport, j’ai aussi eu du mal à trouver le bon équilibre entre mes études et le sport. Cependant, les choses se sont améliorées pour moi au fur et à mesure que j’avance dans le programme. Ce que j’ai appris de très important, c’est que tout en essayant de jongler entre sport et études, il faut prendre soin de soi. Votre propre bien-être est primordial. Si vous poussez vos limites trop loin, à la fin vous risquez de vous effondrer et de n’aboutir à rien. Vous êtes au cœur de ce que vous essayez d’accomplir. Quoiqu’il arrive, il est primordial de prendre soin de vous-même avant de viser d’autres horizons.

« Faites bon usage du temps et des possibilités qui vous sont donnés. C’est un parcours qui exige une énorme autodiscipline afin de donner le meilleur de soi-même, aussi bien dans les études que dans les activités sportives. »

Parfois, je me sens triste parce que je ne vais pas obtenir mon diplôme en même temps que mes pairs, les élèves avec qui j’ai commencé mes études secondaires ou encore les élèves qui suivent le Programme du diplôme sur deux ans avec lesquels j’ai commencé le programme de l’IB. Quand mes amis ont obtenu leur diplôme de l’IB, j’ai rejoint une nouvelle classe avec des élèves plus jeunes. À cause de mon emploi du temps modifié, j’ai parfois l’impression que je n’avance pas aussi vite que mes pairs qui ont le même âge que moi et qui se concentrent uniquement sur leurs études. Mais je me dis que je ne dois pas comparer mes progrès à ceux des autres, parce que j’avance dans ma vie, mais d’une manière différente.

Si je n’avais pas opté pour la prolongation du Programme du diplôme, je n’aurais pas pu atteindre ces sommets dans ma carrière de tir, ni eu la possibilité de voyager à travers le monde. Je suis également reconnaissante de voir que les élèves de ma nouvelle classe m’ont accueillie à bras ouverts et que je ne suis pas seule. Ce qu’il faut retenir quand on choisit le programme prolongé, c’est qu’il ne s’agit pas du tout d’une solution de facilité. Le fait d’avoir moins de matières par an, par rapport à ses pairs, ne signifie pas qu’on peut tirer au flanc et ne rien faire pendant son temps libre. Faites bon usage du temps et des possibilités qui vous sont donnés. C’est un parcours qui exige une énorme autodiscipline afin de donner le meilleur de soi-même, aussi bien dans les études que dans les activités sportives ou artistiques de votre choix. Il peut vous arriver de déraper, mais il faut se rappeler de se remettre sur les rails. Vous êtes le maître de votre propre avenir et personne d’autre que vous n’est responsable de vos actes. Prenez vos responsabilités, surtout en ce qui concerne votre temps !

Élève à la Singapore Sports School, Ho Xiu Yi s’entraîne actuellement pour se qualifier aux épreuves de tir à la carabine à 10 mètres pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.

Pour en savoir plus sur les diplômés du Programme du diplôme, lisez les témoignages sur les programmes de l’IB. Si vous êtes diplômé(e) de l’IB et que vous souhaitez nous envoyer votre témoignage, écrivez-nous à l’adresse alumni.relations@ibo.org. Nous vous invitons à partager ces témoignages et à nous contacter sur LinkedIn, Twitter et maintenant Instagram !

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