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Au cœur du Programme à orientation professionnelle, avec Chantell Wyten

Le Programme à orientation professionnelle (POP) est le plus récent programme de l’IB, et il est sans doute aussi le plus novateur et le plus prometteur. Aujourd’hui, je suis en compagnie de Chantell Wyten, responsable en chef du programme d’études à l’IB et spécialiste du POP, pour parler de l’histoire du POP, du tronc commun et des avantages qu’il offre aux établissements, aux enseignants et aux élèves.

Bonjour, ici Zach. Bienvenue dans le balado « Les voix de l’IB », disponible en écoute en continu sur Apple Podcasts, Google Podcasts, Spotify et Stitcher. Le Programme à orientation professionnelle, le POP, est le plus récent programme de l’IB, et il est sans doute aussi le plus novateur et le plus prometteur. Le POP est un cadre pédagogique qui intègre les valeurs et la mission de l’IB, la rigueur du Programme du diplôme et un enseignement professionnel qui prépare les élèves à poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur, à l’apprentissage et même à entrer dans le monde du travail. Aujourd’hui, je suis en compagnie de Chantell Wyten, responsable en chef du programme d’études à l’IB et spécialiste du POP, pour parler de l’histoire du POP, du tronc commun et des avantages qu’il offre aux établissements, aux enseignants et aux élèves.

Vous étiez enseignante au Royaume-Uni quand on vous a présenté le POP pour la première fois. Avant de nous raconter comment cela s’est passé, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le POP, le Programme à orientation professionnelle de l’IB ?

Chantell Wyten : Bien sûr. Lorsqu’il a été lancé pour la première fois, le Programme à orientation professionnelle était à mi-chemin entre l’enseignement général et la formation professionnelle. Il s’agissait de mettre en place un enseignement hybride. Ensuite, l’IB ayant appris à connaître la façon dont les établissements mettent en œuvre le Programme à orientation professionnelle, il est devenu beaucoup plus flexible. Il s’adapte au fil du temps selon les besoins des élèves et des établissements.

Je dis souvent que c’est le plus international de nos programmes. Il tient compte des diplômes et certificats locaux, les associe aux diplômes et certificats de l’IB et propose un excellent tronc commun, qui détermine l’intégralité de l’expérience éducative des élèves. Je dirais que, même s’il s’agit d’une formation professionnelle, elle correspond vraiment à ce que l’IB représente, à savoir un programme d’études à la fois vaste et équilibré, très axé sur chaque élève pris individuellement.

Zach Fernebok : Donc, l’établissement où vous étiez enseignante est l’un des premiers à avoir proposé le POP ?

Écoutez l’entretien dans son intégralité dans le balado IB Voices (en anglais)

Chantell Wyten : En effet. Nous avons eu la chance de participer à la mise à l’essai du POP. J’ai rejoint l’aventure du POP en 2009, l’année où il a été présenté à notre district au Royaume-Uni comme un parcours différent, un potentiel à développer. Ça représentait une énorme prise de risque. À l’époque, il n’avait pas de structure ou de programme d’études très élaboré, mais il proposait des choses dont nos jeunes avaient besoin : acquérir des compétences personnelles et professionnelles, réfléchir à des compétences transférables et avoir la possibilité de réaliser un projet de réflexion portant sur une question éthique. C’était très différent de l’offre éducative qui était proposée Royaume-Uni à l’époque, et c’était aussi quelque chose de nouveau pour les élèves, donc potentiellement intéressant.

Mais ce qui nous a beaucoup aidés, c’est que nos élèves se sont engagés dans la communauté scolaire locale. Nous avons mis en place une véritable collaboration à double sens pour développer ce programme d’études, brique par brique. Vous ne trouvez pas ça formidable que l’IB offre aux établissements cette possibilité et cette flexibilité ? Nos élèves pouvaient faire des choses incroyables : de l’art à la science en passant par l’ingénierie, et aller à l’université.

Zach Fernebok : Je suis heureux que vous disiez cela, parce qu’on entend souvent dire qu’en choisissant la formation professionnelle ou l’enseignement technique, on renonce à l’université ou aux études supérieures.

Chantell Wyten : Le POP convient tout à fait à ceux qui veulent aller à l’université et poursuivre leurs études, suivre une formation professionnelle ou entrer sur le marché du travail. Mais nous constatons de plus en plus que la plupart des élèves du POP se dirigent vers l’université et qu’ils sont accueillis par des universités du monde entier. Les élèves savent parfaitement où ils peuvent aller et ce qu’ils peuvent faire.

Mais, selon moi, ce qui est formidable avec le POP, c’est qu’il est le miroir du Programme du diplôme, ainsi que d’autres diplômes. Il pose la question suivante : quels résultats obtient-on quand les élèves peuvent étudier ce qu’ils veulent et dans les proportions qu’ils souhaitent ? Nous connaissons les avantages éducatifs de personnaliser les programmes d’études et de faire en sorte qu’ils soient les plus inclusifs et accessibles possible.

Et il n’y a aucune combinaison de matières que le POP ne puisse pas proposer : il est dynamique, flexible et en pleine expansion. Et, en tant que professionnelle de l’éducation, je crois que c’est ça qui m’a plu. Je voulais devenir la porte-parole d’un programme extrêmement puissant, vaste et qui, je l’espère, propose un bon enseignement aux jeunes.

« Le POP convient tout à fait à ceux qui veulent aller à l’université et poursuivre leurs études, suivre une formation professionnelle ou entrer sur le marché du travail. »

Dans votre établissement, qui compte plus de 250 élèves, quelles ont été les répercussions du développement du POP ?

Chantell Wyten : C’est une très bonne question. Je pense que l’on peut les envisager sous trois angles différents : d’un point de vue individuel, du point de vue de l’IB et du point de vue de l’établissement.

Si j’observe les parcours individuels, puisque je suis toujours en contact avec beaucoup de mes anciens élèves, je constate leur résilience au fil du temps. Je pense que le POP soutient les élèves et renforce leur résilience. Ils sont plus autonomes et plus aptes à affronter les défis de la vie, avec ses hauts et ses bas. Je trouve aussi que les parcours des élèves du POP sont très inspirants parce qu’ils ont trouvé ce qu’ils voulaient faire (ou ne voulaient pas faire) dans la vie.

Zach Fernebok : Ce que j’aime beaucoup dans le POP, c’est que l’on peut explorer ce qui nous intéresse, mais cela peut aussi nous permettre de comprendre que finalement cela ne nous intéresse pas, ce qui est tout aussi utile.

Chantell Wyten : Bien sûr. Le POP les y prépare parfaitement bien. Et je dirais qu’il prépare aussi les établissements à penser de cette façon, en leur demandant de gérer leur programme d’études différemment. Au départ, les emplois du temps peuvent être un peu complexes, il peut aussi y avoir des activités d’apprentissage en dehors de la salle de classe ou auxquelles l’établissement n’a pas pensé, mais s’il s’appuie sur les atouts de sa communauté, alors tout devient possible. C’est une aide précieuse, et cela permet à l’établissement de voir au-delà de ses propres frontières et de se tourner véritablement vers la communauté. Je pense que c’est là que réside la réussite du POP. Il encourage les liens et la collaboration, malgré la complexité et la difficulté. Le POP peut contribuer à faciliter la création de ces liens ainsi que la collaboration, et c’est formidable.

Lorsqu’un établissement propose le Programme du diplôme et qu’il souhaite mettre en œuvre le POP, comment est-ce que cela se passe ?

Chantell Wyten : C’est une question que les établissements posent souvent : « Le Programme à orientation professionnelle ne compromet-il pas le Programme du diplôme ? » Lorsqu’un établissement envisage de proposer le POP, que ce soit en tant que programme autonome ou avec le Programme du diplôme, il faut vraiment considérer les deux cadres pédagogiques. Il doit s’approprier ces cadres pédagogiques, les analyser et discuter de la place qu’ils occupent au sein de l’établissement. La façon dont chaque établissement choisit de voir le POP et le Programme du diplôme est vraiment une question d’ordre systémique. Mais là où le POP ou le Programme du diplôme sont florissants, tout le monde, de la direction aux élèves en passant par les parents, a une idée claire de la signification du programme, de la valeur qu’il apporte et de la vision qui le définit.

Par exemple, vous pouvez proposer le Programme du diplôme aux élèves qui ont plusieurs compétences ou centres d’intérêt, et le Programme à orientation professionnelle aux élèves qui veulent approfondir un domaine spécifique. Les établissements craignent souvent que l’introduction de nouveaux domaines à orientation professionnelle pose problème, ou que ce ne soient pas les bons, mais il y a de nombreuses possibilités, notamment virtuelles, pour travailler en collaboration avec d’autres établissements ou industries.

Il est donc extrêmement important de se faire une idée précise ou d’étudier les conditions réelles de l’établissement et leur évolution dans le temps, afin de mettre en place le bon programme et pour les bonnes raisons.

« Je pense que le POP soutient les élèves et renforce leur résilience. »

Et pour les établissements qui envisagent de mettre en place le Programme à orientation professionnelle, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le tronc commun du POP ?

Chantell Wyten : Le tronc commun du Programme à orientation professionnelle a été spécifiquement conçu pour le POP. Il se compose de quatre parties :

  1. le cours de compétences personnelles et professionnelles, qui porte sur les compétences dont les jeunes ont besoin sur le plan personnel et professionnel, et qui aborde des sujets tels que la compréhension interculturelle ou l’éthique ;
  2. la composante d’apprentissage par le service, qui porte sur l’action et l’engagement auprès de la communauté, ce qui est très complexe pour un jeune entre 16 et 19 ans. Il ne s’agit pas de récolter des fonds pour une association caritative ou de réaliser un petit projet qui vous fait envie, mais de mener un véritable projet qui aura une incidence sur la communauté et sur vous-même. Le POP donne aux élèves les compétences et la base de dialogue nécessaires pour parler de ce genre d’expériences dans le cadre de l’apprentissage par le service, ainsi que pour travailler en collaboration avec d’autres personnes ;
  3. le développement d’une langue seconde, qui va de pair avec les littératies multiples, fondement multiculturel qui permet de développer la sensibilité internationale. D’une certaine manière, la fonction du développement d’une langue seconde est comparable à la théorie de la connaissance dans le Programme du diplôme. Comme la théorie de la connaissance, ce cours donne aux élèves une forme d’articulation et une optique différente à mesure qu’ils s’engagent dans l’apprentissage de la langue ;
  4. Enfin, il y a le projet de réflexion. Il est comparable au mémoire du Programme du diplôme, mais il est a été spécifiquement conçu pour les élèves du POP. Le but du projet de réflexion est de permettre à l’élève de choisir une question éthique et d’y réfléchir. Il doit choisir une recherche pertinente pour soutenir ses idées et remettre ses propres idées en question. Ce n’est pas un travail facile pour les élèves. Mais ce qui est formidable, c’est qu’ils prennent le temps de s’immerger dans la pensée d’autres personnes pour créer leur propre échelle de valeurs.

Grâce au tronc commun du POP, à la fin du programme, de nombreux élèves sont extrêmement fiers d’avoir réussi à mener un projet de recherche aussi complexe, et ils sont fin prêts pour entrer à l’université. Maintenant, vous comprenez peut-être mieux pourquoi nos élèves sont si nombreux à aller à l’université.

C’est tout l’art de l’enseignement. Ces jeunes n’attendent pas d’y être autorisés pour agir. Ils savent voir une bonne occasion, un besoin, ils ont l’esprit d’entreprise, ils sont actifs, et ils font changer les choses avant même de quitter l’école. Ils n’attendent pas d’être diplômés. Ils n’attendent pas d’aller à l’université ou de trouver un emploi. Ils veulent agir tout de suite, maintenant.

Zach Fernebok : J’ai hâte de vivre dans un monde géré par des élèves du POP !

Chantell Wyten : Oui, moi aussi ! Et Dieu merci, ils arrivent !

Merci, Chantell Wyten, pour votre enthousiasme contagieux et votre passion pour le Programme à orientation professionnelle de l’IB. Si vous voulez en savoir plus sur le POP, le programme d’études, le tronc commun, et sur d’autres sujets, rendez-vous sur https://ibo.org/fr/programmes/career-related-programme/. À bientôt pour d’autres sujets sur nos élèves, les établissements scolaires, les professionnels de l’éducation, et plus encore.

IB Voices Feature Image

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