Série « Petite enfance et Programme primaire » : la petite enfance dans le cadre du PP (épisode 1)

Dans ce premier épisode de la série consacrée au matériel de soutien pédagogique du PP intitulé La petite enfance dans le cadre du Programme primaire, Sue Tee s’est entretenue avec Anne van Dam et Kathryn O’Connell (deux professionnelles de l’éducation spécialisées dans la petite enfance ayant travaillé dans des contextes locaux et mondiaux), afin de découvrir les aspects du nouveau matériel de soutien pédagogique qui les enthousiasment le plus et les possibilités qu’il offre aux professionnels de l’éducation de la petite enfance de réfléchir sur leurs pratiques. Découvrez ci-après le résumé de cet entretien, disponible dans son intégralité sur « Les voix de l’IB » (en anglais).

Sue Tee :

Pouvez-vous nous dire ce qui vous enthousiasme le plus dans ce nouveau matériel de soutien pédagogique ?

Kathryn O’Connell :

Ce que j’apprécie le plus, c’est le caractère accessible de ce document, les distinctions faites dans les tableaux et les trois sections, à savoir « Le jeune apprenant (3 à 6 ans) », « L’apprentissage et l’enseignement dans le cadre de la petite enfance » et « La communauté d’apprentissage de la petite enfance ». Chaque section propose des exemples de pratiques pédagogiques et définit le rôle des professionnels de l’éducation, ce qui me semble aussi très utile.

Lorsque j’anime des ateliers pour l’IB, l’une des questions les plus fréquentes que l’on me pose est la suivante : Est-ce que je m’y prends bien ? En plus de définir le rôle des professionnels de l’éducation, cette nouvelle publication relie le jeu à l’agentivité ainsi que le concept de jeu comme méthode de recherche aux liens entre le jeu et les compétences spécifiques aux approches de l’apprentissage.  J’apprécie aussi particulièrement les tableaux, les figures et les graphiques proposés, car ils facilitent l’accès à l’information.

Anne van Dam :

Ce qui m’enthousiasme le plus, c’est qu’il fournit davantage d’informations sur le rôle des concepts dans la petite enfance, qu’il envisage le jeu comme une méthode de recherche et qu’il établit des liens entre le jeu et la manière dont il favorise le développement des compétences essentielles que sont les compétences spécifiques aux approches de l’apprentissage.

J’apprécie aussi le lien avec le profil de l’apprenant de l’IB, les liens avec le travail effectué en primaire, les suggestions de lectures complémentaires, et les questions présentées dans chaque section dont les coordonnateurs et les équipes peuvent discuter ensemble. Il offre une vue d’ensemble des approches de l’apprentissage, mais aussi de toutes les compétences importantes, dont les approches de l’enseignement dans la petite enfance.

Sue Tee :

Quelles sont, selon vous, les possibilités offertes par ce document ?

Anne van Dam :

Il nous invite à mener une réflexion plus poussée sur le lien entre littératie et numératie en tant que formes fondamentales de langage symbolique qui aident les élèves à acquérir une compréhension plus approfondie avec le temps. Nous nous éloignons de l’idée que nous développons ce type d’ensemble d’objectifs d’apprentissage indépendants les uns des autres, et nous envisageons la question de manière plus globale, considérant qu’il s’agit d’une compétence que les enfants développent au fil des années. La littératie et la numératie sont des manières interconnectées d’être dans le monde. Ce document se concentre vraiment sur les langues parlées à la maison et au sein de la communauté en tant que formes d’expression des symboles, ce qui nous permet de constater que les langues parlées à la maison jouent un rôle essentiel dans le développement cognitif.

Kathryn O’Connell :

Le document invite les enseignants à se livrer à une réflexion aussi bien personnelle que collective. Il aide les coordonnateurs de la petite enfance ou des programmes d’études lors des réunions, en leur proposant des questions de réflexion, des lectures, des définitions plus claires, des tableaux et des graphiques. Même si vous avez des années d’expérience dans la petite enfance, vous pouvez avoir envie d’apprendre de nouvelles choses sur l’exploration des symboles, le jeu ou l’agentivité.  Il me semble que les questions posées rendent ce document très accessible, que vous soyez enseignants débutants ou expérimentés.

Sue Tee :

J’aimerais revenir sur ce que vous disiez au sujet de l’importance de ces fonds de connaissances que les enfants apportent en classe. Ils utilisent leurs langues et leurs fonds de connaissances lorsqu’ils abordent la littératie et la numératie. Je suis vraiment ravie que vous ayez aussi relevé ce point.

Anne van Dam :

C’est exact. Chaque enfant est compétent et porte en lui la capacité d’apprendre.

Enseignante, coordonnatrice, cheffe d’établissement et directrice adjointe, Anne van Dam a occupé différentes fonctions au sein de plusieurs écoles internationales en Chine, à Singapour et en Suisse. Elle rejoint l’Eton House International Pre-School en 2007, attirée par sa vision qui est de centrer l’apprentissage sur la capacité des jeunes enfants à donner du sens et à créer des liens. En août 2011, elle devient directrice adjointe de l’International School of Zug and Luzern (ISZL). Elle y soutient le développement d’une nouvelle vision partagée de l’apprentissage au cours de la petite enfance, qui met fortement l’accent sur les relations, le jeu, les espaces d’apprentissage et la consignation de l’apprentissage.

En 2015, elle retourne vivre aux Pays-Bas, où elle collabore pendant deux ans avec l’équipe chargée du développement du PP au bureau régional de l’IB, à La Haye. Elle a participé à la révision du PP, en se concentrant sur l’agentivité des apprenants, la petite enfance, la recherche et plusieurs aspects de la « communauté d’apprentissage ». Actuellement, Anne van Dam anime des ateliers pour l’IB et collabore avec des écoles internationales en tant que conseillère pédagogique indépendante. Depuis mai 2019, elle apprend aussi auprès d’enfants âgés de 4, 5 et 6 ans dans un établissement proposant le PP qui se trouve au centre-ville de La Haye, sa ville natale.

Kate O’Connell est une professionnelle de l’éducation passionnée et une apprenante permanente forte de 25 ans d’expérience dans l’enseignement et à des postes de direction. Elle a proposé ses services de consultante et travaillé dans 30 établissements, 12 pays et 4 continents. Elle a notamment enseigné à différents niveaux scolaires et a exercé des fonctions de direction en tant que coordonnatrice du PP, directrice et cheffe d’établissement. Aujourd’hui, elle enseigne à l’Australian International School Phnom Penh.

Elle est titulaire d’un diplôme de premier cycle en éducation élémentaire et d’un diplôme de deuxième cycle en programmes d’études et instruction de l’Université d’État du Michigan. Elle prépare actuellement un certificat de gestion et direction pédagogiques à la Harvard Business School et à la Harvard Graduate School of Education.

Kate O’Connell conçoit et anime des ateliers pour le Baccalauréat International et Compass Education. Elle a également proposé des formations en ligne dans le cadre du programme WIDE World de la Harvard Graduate School of Education.

Elle voue une véritable passion à l’éducation et aux enfants.

Sue Tee est responsable de programme d’études du PP pour la petite enfance et les Arts au centre mondial de l’IB à La Haye. Originaire du Royaume-Uni, elle a exercé dans plusieurs écoles internationales à Hong Kong et aux Pays-Bas en tant qu’enseignante et membre de la direction. Bien qu’elle ait travaillé dans l’enseignement primaire, son cœur appartient à la petite enfance et c’est là qu’elle a passé le plus clair de son temps. Elle y a côtoyé des professionnels de l’éducation et des enfants extraordinaires desquels et avec lesquels elle a tant appris.