Par David et Michèle Mindorff
Nous avons survécu ! Nous venons juste de terminer la session inaugurale de l’évaluation électronique dans le Programme d’éducation intermédiaire (PEI), à la Lyford Cay International School, aux Bahamas. Pour les chefs d’établissement et les professionnels de l’éducation des écoles du monde de l’IB qui se demandent en quoi cela consiste exactement, voici un aperçu de notre expérience.
Prendre part à un processus aussi nouveau et innovant demande beaucoup d’efforts, de collaboration, de temps, de confiance, d’optimisme et d’énergie. Nous devions garantir que nos 21 élèves et 9 enseignants se sentaient préparés. Nous avons dû relever plusieurs défis, mais, dans l’ensemble, nous sommes satisfaits d’avoir choisi les examens sur ordinateur du PEI pour nos élèves.
Pourquoi avons-nous choisi l’évaluation électronique du PEI ?
Notre établissement a toujours fait en sorte que les élèves obtiennent le certificat du PEI. Pour cela, nous nous soumettions à un processus de révision de notation qui garantissait que nous proposions des évaluations de qualité qui menaient à de bons résultats éducatifs. Nous étions confiants que notre programme du PEI préparait efficacement nos élèves au Programme du diplôme. Par ailleurs, notre communauté scolaire reconnaît le certificat du PEI en tant que qualification. Ainsi, quand les évaluations électroniques ont fait leur entrée, nous avons pris la décision de suivre cette option, de façon à ce que nos élèves puissent continuer à obtenir le certificat.
Nos impressions sur certaines composantes
Le portfolio électronique nous a semblé familier par ses aspects administratifs puisque son fonctionnement est similaire à celui de l’ancienne révision de notation. Le cadre du modèle de planification des unités étant publié annuellement, nos enseignants d’acquisition de langues et d’arts doivent laisser un blanc dans leur programme établi en attendant la publication du plan de travail des unités partiellement rempli. Nous avons trouvé que les cadres étaient bien conçus et permettaient de créer des unités de qualité mais qu’ils étaient chronophages dans les périodes chargées de l’année. Le fait que les six phases soient réduites à trois niveaux a également constitué un défi supplémentaire pour nos enseignants d’acquisition de langues.
Comment nos enseignants se sont préparés
En mai 2015, nous avons participé à l’évaluation électronique pilote pour l’anglais, l’histoire, les mathématiques et les évaluations électroniques interdisciplinaires. Cette expérience nous a permis de prendre conscience que nous devions mieux préparer les élèves. Nous avons notamment remarqué que les élèves ne connaissaient pas suffisamment les attentes des critères interdisciplinaires. Par conséquent, nous avons investi beaucoup plus de ressources pour étudier le document de préparation interdisciplinaire en vue de l’examen en conditions réelles que pour l’examen pilote. En outre, nous avons soumis nos départements à un audit pour garantir que nous avions suffisamment abordé tous les éléments des thèmes.
Pour préparer nos élèves, nous avons organisé des examens blancs en avril à l’aide des spécimens d’examens et nous avons introduit une période de révision et des examens blancs sur le temps de classe. Les enseignants ont également essayé des applications susceptibles de correspondre aux examens sur ordinateur, comme Google Forms, Equation Editor, EdPuzzle, Geometer Sketch Pad et Quick Time. Nos enseignants de mathématiques ont acheté les mêmes calculatrices que celles émulées pendant les examens sur ordinateur afin que les élèves puissent les utiliser en classe.
Habituellement, en décembre, nous organisons des évaluations internes de milieu d’année. La plupart de nos enseignants de 5e année du PEI ont décidé de réaliser ces examens sur ordinateur pour entraîner les élèves à la session de mai. En revanche, nous avons remarqué une certaine contraction du programme. Maintenant que la session d’évaluation électronique est terminée, il nous reste peu de temps jusqu’à la fin de l’année scolaire en juin pour entamer une nouvelle unité. Nous avons décidé de mettre à profit le temps qu’il nous reste pour nous concentrer sur les compétences du PEI qui préparent le mieux les élèves aux évaluations internes du Programme du diplôme dans chacun des cours.
Nous avons également décidé de rendre obligatoire l’utilisation de la calculatrice graphique TiNspire en 9e année, notamment parce qu’elle permet de cliquer, de faire défiler et d’enregistrer comme sur un ordinateur et habitue les élèves à saisir des données mathématiques. Nous élargirons également l’utilisation des explorations sur ordinateur, notamment celles présentes dans les spécimens d’examen ainsi que dans les évaluations électroniques pilotes et en conditions réelles.
Ce que nos élèves en ont pensé
Les élèves ont rencontré des problèmes techniques pendant les évaluations pilotes et les examens blancs, par conséquent ils ont rapidement cru voir des failles qui n’existaient pas pendant les examens en conditions réelles. Pendant la session de mai, nous n’avons rencontré aucun problème technique majeur. Notre équipe technique et deux de nos enseignants de design du PEI ont joué un rôle précieux dans la réalisation des tests. L’équipe de l’IB responsable du soutien technique pour le PEI était également très réactive et répondait très rapidement à nos questions.
Les élèves interrogés nous ont généralement donné un avis positif sur les évaluations électroniques, affirmant qu’il était logique que les évaluations reflètent le travail quotidien qu’ils effectuaient en classe, notamment pour l’écriture et l’utilisation de simulations interactives. Plusieurs élèves ont remarqué que la saisie mathématique les ralentissait. D’autres ont indiqué avoir une nette préférence pour les mathématiques sur papier plutôt que sur ordinateur.
Notre conclusion
Cela fait dix ans que notre établissement a introduit les ordinateurs portables. Jusqu’à présent, dans certaines classes, cette pratique ne nous a guère plus apporté que l’ajout d’outils dispendieux à un programme d’études qui n’en avait pas besoin. Toutefois, les évaluations électroniques nous ont poussés à davantage explorer les possibilités que peut nous offrir un environnement dominé par la technologie.
Après réflexion, nous reconnaissons que nous devons modifier notre approche de l’enseignement et de l’apprentissage afin de l’aligner à la fois sur notre objectif de parvenir à un apprentissage riche de sens soutenu par la technologie et de mettre en œuvre avec succès les évaluations électroniques. Nous avons rencontré des difficultés que nous surmonterons en tant qu’établissement et d’autres que nous avons signalées à l’IB afin qu’il les prenne en compte pour la suite du développement de cette nouvelle approche en matière d’évaluation. Nous aimerions que l’IB publie les outils logiciels qu’il utilise pour créer les évaluations électroniques. Cela nous permettrait de créer nos propres tâches et de les aligner sur les critères mais aussi de mettre à profit les outils technologiques dont nous disposons dans notre établissement. Nous avons déjà prévu d’incorporer à nos unités certaines activités que nous trouvons intéressantes et bien conçues et qui sont disponibles dans les spécimens d’examens et les évaluations électroniques pilotes et en conditions réelles.
Nous nous adaptons au cours des choses et mettrons tout en œuvre pour que le temps de cours ne soit pas trop affecté par les révisions et les examens blancs. Nous fournissons également à l’IB tout le retour d’information que nous avons pour améliorer certains points qui simplifieraient le processus.
C’est nouveau et cela demande un effort mais nous sommes confiants que cet effort en vaut la peine.
En découvrir davantage sur les portfolios électroniques et l’évaluation électronique du PEI.
David Mindorff est le chef d’établissement pédagogique et le directeur du secondaire de la Lyford Cay International School aux Bahamas. Michèle Mindorff y coordonne le PEI et le Programme du diplôme.