Les élèves du Programme du diplôme changent le monde ! Nous nous sommes entretenus avec Moiz Lakhani, qui suit la 2e année du Programme du diplôme à la Colonel By Secondary School, au Canada, au sujet de son projet NinjaGirls, une initiative primée qui vise à donner aux filles les moyens d’agir.
Comme tous les élèves du Programme du diplôme, Moiz Lakhani, un élève de l’IB qui fréquente la Colonel By Secondary School, au Canada, prépare ses examens et rédige des dissertations. Cependant, pendant son temps libre, le jeune homme lance une initiative visant à donner aux jeunes femmes du monde entier les moyens d’agir. Moiz a pris conscience d’une tendance alarmante en passant du temps avec sa famille au Pakistan. « J’ai remarqué que les agressions sexuelles étaient un problème majeur dans mon pays natal, le Pakistan, […] et je ne voulais pas que [mes cousines] soient confrontées au même problème. »
Depuis, le jeune homme travaille à la conception d’un modèle visant à éliminer ce problème mondial et a récemment trouvé des occasions de développer son idée. Moiz a présenté NinjaGirls, l’entreprise sociale qu’il a créée dans le but d’équiper les filles des outils dont elles ont besoin pour se protéger des agressions sexuelles et physiques, à l’édition 2018 du concours Youth Assembly Impact Challenge organisé par la Friendship Ambassadors Foundation (FAF). Il est ainsi devenu le plus jeune lauréat du concours. Le jeune homme s’est inspiré pour cette entreprise de son autre passion : les arts martiaux. Moiz est ceinture noire de jiu-jitsu et de boxe orientale, et a représenté le Canada dans des tournois internationaux, ce qui lui a permis d’acquérir une solide compréhension de l’autonomisation personnelle et de la légitime défense.
« Au fil de mes recherches sur ce sujet, j’ai pris conscience que les agressions sexuelles n’étaient pas seulement un problème majeur au Pakistan, mais aussi dans des pays du monde entier. »
La FAF a créé l’Impact Challenge dans le but d’aider les jeunes à créer des solutions pour résoudre des problèmes concrets au sein de leur communauté. En coulisses, Andrew Macdonald, directeur général de la FAF, nous a expliqué que les participants comme Moiz « ont été soumis à un processus d’examen rigoureux et [que] les finalistes ont remporté un financement de démarrage et des séances de mentorat pour concrétiser leur idée. Avec son projet, NinjaGirls, Moiz Lakhani a fait preuve d’un sens des responsabilités remarquable et d’une volonté épatante de garantir la sécurité des jeunes filles et l’amélioration de leurs conditions de vie dans les pays en développement. »
L’année dernière, Moiz était le seul élève du Programme du diplôme parmi les trois finalistes du concours, mais tous les élèves de l’IB qui ont des idées intéressantes à présenter sont invités à participer à l’édition 2020 de l’Impact Challenge. « Je sais que la communauté de l’IB est portée par la volonté de bâtir un monde meilleur, a indiqué M. Macdonald. La FAF est fière de continuer à soutenir Moiz dans le développement de son projet et invite tous les élèves et anciens élèves de l’IB du monde entier à relever le défi et à créer des solutions qui ont le pouvoir de résoudre les problèmes les plus pressants de notre époque. »
Nous avons demandé à Moiz de nous parler de son travail avec NinjaGirls et de nous expliquer comment il faisait pour développer cette initiative tout en préparant le diplôme de l’IB.
Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de monter ton projet, NinjaGirls ?
Moiz Lakhani : J’ai remarqué que les agressions sexuelles étaient un problème majeur dans mon pays natal, le Pakistan. Malheureusement, même à notre époque, de nombreuses jeunes filles sont exposées à ce problème et à la stigmatisation qui l’entoure. Je n’ai que des cousines et je ne voulais pas qu’elles soient confrontées au même problème. Cependant, au fil de mes recherches sur ce sujet, j’ai pris conscience que les agressions sexuelles n’étaient pas seulement un problème majeur au Pakistan, mais aussi dans des pays du monde entier. Je voulais faire bouger les choses et je me suis dit que la FAF, qui est une organisation affiliée à l’UNDPI et qui jouit d’un statut consultatif auprès de l’UNESCO et de l’ECOSOC, pouvait me donner les ressources dont j’avais besoin pour y arriver.
Peux-tu nous en dire plus sur l’évolution de ton projet, de la création de NinjaGirls à l’obtention d’un financement de démarrage de la FAF ?
M. L. : J’ai eu l’idée de créer NinjaGirls en découvrant que les agressions sexuelles et physiques étaient un véritable fléau dans les pays en développement. J’ai présenté mon projet à la FAF dans le cadre du concours Impact Challenge, qui est ouvert aux jeunes de 16 à 28 ans du monde entier. Les candidats devaient d’abord soumettre une proposition écrite expliquant en quoi leur initiative sociale était en lien avec le travail des Nations Unies et les objectifs de développement durable. Les personnes sélectionnées étaient ensuite invitées à participer à un entretien avec des membres de la FAF afin d’expliquer leur idée plus en détail. À l’issue de ces entretiens, la FAF a sélectionné dix finalistes qui ont eu la chance de présenter leur idée devant un jury à New York. J’ai présenté mon idée à l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse devant un jury composé de cinq personnes. Je suis le plus jeune lauréat du concours et j’ai reçu un financement de démarrage de la FAF et de SpaceChain ainsi qu’un accompagnement et une plateforme pour mettre en œuvre mon projet auprès de plus de 40 000 personnes.
Que dites-vous aux établissements scolaires pour les encourager à mettre en œuvre NinjaGirls ?
M.L. : Les agressions sexuelles sont un problème grave qui touche les jeunes filles dans de nombreux pays. De fait, selon l’Organisation mondiale de la Santé, 150 millions de filles de moins de 18 ans ont subi un rapport forcé ou ont été victimes d’une agression sexuelle. Les établissements scolaires peuvent mettre en œuvre le programme NinjaGirls pour aider les filles à se sentir en sécurité dans leur communauté et les équiper des outils dont elles ont besoin pour se protéger. Par ailleurs, beaucoup de jeunes filles n’ont aucune idée de ce qui est considéré par la loi comme étant du harcèlement sexuel. En les informant sur la législation relative aux agressions sexuelles, nous leur donnons les moyens de se protéger et de prendre confiance en elles.
« C’est en collaborant avec des personnes qui ont la même vision que nous que l’on peut avoir une véritable incidence collective. »
Quels conseils donneriez-vous aux élèves de l’IB qui souhaitent entreprendre une initiative sociale ?
M. L. : Mon principal conseil, c’est de se doter d’une équipe solide. Il est très difficile de susciter un véritable changement seul. C’est en collaborant avec des personnes qui ont la même vision que nous que l’on peut avoir une véritable incidence collective. Dans l’entrepreneuriat social, il est aussi très important de se trouver des mentors, car leur expérience et leurs connaissances vous permettront de développer et d’améliorer davantage votre projet.
Pour en savoir plus sur les diplômés de l’IB, lisez ces témoignages sur les programmes de l’IB. Envoyez-nous votre témoignage sur l’IB à l’adresse [email protected].