Le Baccalauréat International (IB) organisera son Festival africain de l’éducation annuel à Johannesburg, en Afrique du Sud, les 27 et 28 février 2020. Il portera sur le thème « Direction et apprentissage au XXIe siècle » dans le but particulier de « Motiver, innover et intégrer ».
Melanie Smuts est la fondatrice et la présidente de Streetlight Schools et fait partie des conférenciers principaux de la prochaine édition du Festival africain de l’éducation. Elle nous expliquera comment l’éducation permet aux communautés de garder espoir et nous présentera sa vision de l’avenir.
1. Selon vous, en quoi votre entreprise sociale, Streetlight Schools, contribue-t-elle à inspirer le secteur de l’éducation en Afrique du Sud et à innover ?
À Streetlight Schools, nous basons notre travail sur des préoccupations réelles, qui découlent de l’histoire de notre pays, de la réalité de la vie quotidienne et des aspects négatifs du système éducatif. Nous nous attachons à reconcevoir l’ensemble du système éducatif en nous appuyant sur les meilleures pratiques recensées à travers le monde. Nous repensons l’approche scolaire en Afrique du Sud en passant en revue l’état actuel de l’apprentissage des élèves et en échangeant avec les familles de la communauté. Au cours de ce processus, nous avons découvert ce qu’impliquait le fait de mettre en place une éducation de la plus haute qualité à partir de rien.
Lors de ma session, je parlerai d’un établissement d’enseignement primaire en passe de transformer l’un des quartiers les plus violents de Johannesburg. Notre relation avec la communauté a été fondamentale pour désamorcer la situation et rééquilibrer le statu quo, et c’est vraiment motivant.
2. Selon vous, pourquoi est-il important de former des élèves créatifs, curieux, imaginatifs et capables de résoudre des problèmes ?
Nos apprenants sont amenés à évoluer dans un monde difficile. L’enjeu n’est plus simplement de finir sa scolarité, d’aller à l’université et de décrocher un emploi. Cela reste important, mais ils doivent aussi être capables de répondre à des questions très complexes sur la vie et la société dans laquelle ils souhaitent évoluer s’ils veulent avoir une vie heureuse et bien remplie.
« Je souhaite que l’Afrique du Sud s’engage réellement, à l’échelle du pays, à former nos apprenants et à travailler avec les communautés au lieu de recourir à une version normalisée de la scolarité. »
Par exemple, en Afrique du Sud, les jeunes doivent trouver leur propre identité tout en s’interrogeant sur leur place dans un pays en proie à la pauvreté, aux inégalités et à l’héritage de l’injustice raciale. Il ne leur suffit pas d’obtenir d’excellentes notes en mathématiques pour aborder de grandes idées comme « D’où je viens » et « Où je veux aller ». Ils doivent être des apprenants:
Ils doivent s’interroger sur la manière dont ils peuvent aborder ces idées, qui se trouvent au cœur de notre identité. C’est pour cela que l’éducation a toujours consisté à réfléchir à notre rôle dans la société.
3. À votre avis, pourquoi est-il important pour l’avenir des enfants qu’ils maîtrisent les compétences du XXIe siècle, que ce soit pour leur vie professionnelle ou l’université / l’enseignement supérieur ?
Nous ne pouvons pas réfléchir à l’éducation sans penser au monde dans lequel les élèves évolueront demain et aux mesures que nous devons prendre pour les préparer à ce monde. Le changement climatique et la polarisation des normes politiques sont des questions existentielles à l’ordre du jour dans le monde entier. Qu’on le veuille ou non, ces questions auront une incidence sur nos jeunes. Les élèves ont besoin de pouvoir démêler le vrai du faux par eux-mêmes et nous, professionnels de l’éducation, devons apprendre à traiter ces questions au sens large. Nous devons donner aux apprenants les moyens d’envisager le monde dans sa globalité et de déterminer ce qu’ils veulent faire et ce qu’ils choisissent de faire dans ce monde. Or, pour cela, il est indispensable qu’ils disposent des compétences du XXIe siècle que nous avons mentionnées.
4. Quelle est votre vision de l’avenir de l’éducation en Afrique du Sud et quels sont vos espoirs à ce sujet ?
Je souhaite que l’Afrique du Sud s’engage réellement, à l’échelle du pays, à former nos apprenants et à travailler avec les communautés au lieu de recourir à une version normalisée de la scolarité comme nous le faisons actuellement. L’Afrique du Sud a besoin de certaines choses très concrètes et l’éducation en fait partie. Si nous voulons mettre en place un système scolaire unifié, les personnalités politiques et les communautés doivent affirmer ce qu’ils veulent pour les dirigeants de demain.
Le Festival africain de l’éducation est maintenant ouvert à tous les dirigeants et professionnels de l’éducation. Inscrivez-vous en cliquant sur le bouton ci-après👇🏼.